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Une opération de charme avant la présidentielle camerounaise

Henri Fotso
23 juillet 2018

Plus d’un milliard de francs Cfa ont été collectés en un mois pour venir en aide aux victimes de la guerre qui oppose les sécessionnistes anglophones aux forces gouvernementales camerounaises.

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Kamerun | Unterstützer anglophoner Aktivisten aus Gefängnis entlassen
Image : Reuters/Stringer

"Nous avons collecté 22 millions 773 mille francs, avec en espèces cash 13 millions 403 500 francs, et des chèques que l’on peut considérer comme des cashs : 750 000."  Ainsi le Recteur de l’Université de Douala annonçait-il le 10 juillet dernier, le résultat de la quête pour le plan d’assistance humanitaire du Cameroun dans son institution.

Ce montant venait s’ajouter aux 177 millions collectés dans la région du Littoral le 3 juillet, 152 millions collectés dans le centre le 28 juin, 120 millions dans le sud le 27 juin, et 430 millions dans l’ouest le 7 juillet. Bien plus, la région de l’extrême-nord aura à ce jour collecté 192 millions et la région de l’Adamaoua 48 millions de francs Cfa.

Une quête qui réjouit de nombreux Camerounais tant de la société civile que du parti au pouvoir et de l’opposition. Soit environ un milliard deux cent millions de francs collecté  en un mois. "C’est un plan intéressant parce que nous avons des populations dans le nord-ouest et le sud-ouest qui souffrent, qui n’arrivent même plus à se nourrir, qui n’arrivent même plus à se mouvoir facilement. Donc, c’est un programme pour aider nos frères de ces deux régions-là. Il ne fallait pas que les Camerounais attendent ce plan des pays étrangers" a décalré Florence Aimée Titcho, Secrétaire aux Finances du Manidem, l’un des partis politiques ayant contribué.  

Lenteur dans le processus

Joint au téléphone, le responsable de la communication du ministère de l’administration territoriale indique que tous ces fonds mobilisés depuis un mois ne sont pas encore totalement rapportés au Trésor public. "Ce fonds que l’on cotise-là, ça peut arriver comme ça peut ne pas arriver. C’est pour payer quoi ? C’est pour envoyer l’enfant à l’école ? Non, parce que les familles sont en brousse. On va aller en brousse pour leur donner l’argent ou la nourriture? Ça ne peut pas se faire. Il faut le dialogue", a-t-il indiqué.  

Aussi confirme-t-il que des dons en nature de plusieurs centaines de millions de francs cfa sont en ce moment stockés dans les magasins du Génie Militaire à Douala. La lenteur du processus et les conditions de distribution effective de l’aide semblent bien inquiéter d’autres Camerounais. 

Concertation nationale 

Il faut le dialogue, et nombreux sont unanimes pour attribuer la première responsabilité de la convocation du dialogue national inclusif au président Biya, qui depuis sa déclaration selon laquelle « les choses sont désormais claires pour tout le monde», à sa descente d’avion le 30 novembre 2017, n’a plus jamais parlé de la crise anglophone. Une crise qui pourtant, s’enlise gravement chaque jour un peu plus.