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La disparition des forêts inquiète au Cameroun

Elisabeth Asen
9 août 2023

À l'occasion de la journée internationale des peuples autochtones, les autorités traditionnelles camerounaises craignent pour la survie des forêts du bassin du Congo.

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Forêt tropicale au Cameroun
Forêt tropicale au CamerounImage : picture-alliance/dpa/dpaweb

 Les forêts qui disparaissent menacent en effet les peuples et leurs traditions. Face à cela, le Réseau des chefs traditionnels pour la conservation de l’environnement et la gestion durable des écosystèmes du bassin du Congo (Rectrad) veut désormais s’impliquer dans la gestion de la biodiversité et des ressources forestières. 

Le commerce du bois est une source importante de ressource pour le Cameroun
Le commerce du bois est une source importante de ressource pour le CamerounImage : DW / Debrabandère

"Bientôt on n'aura plus rien ici! Chaque jour on coupe le bois, même trouver les écorces en brousse pour nous soigner, ça devient difficile. Si vous descendez même un peu plus bas, vous allez voir que les pygmées sortent de plus en plus pour la ville parce-que chassés par la déforestation "

Brice Mpouet habitant de Lomié, localité située dans la région de l'Est du pays, exprime ses craintes : l'exploitation abusive des ressources forestières et la mise sur pied de certains projets énergétiques, miniers ou routiers au Cameroun, affectent gravement les populations autochtones.

Les explications de notre correspondante à Yaoundé

La région de l'Est représente environ 10% du PIB du Cameroun. C'est l'une des dix régions qui regroupent une bonne partie des forêts du bassin du Congo, avec une superficie de près 110 000 kilomètres carrés.

Bruno Mvondo, président  du Réseau des chefs traditionnels pour la conservation de l’environnement et de la gestion durable des écosystèmes du Bassin du Congo (Rectrad), veut désormais un cadre de concertation inclusif qui prenne en compte les populations locales.

"Nous allons perdre la richesse qui est la nôtre à savoir, le bassin du Congo parce que nous ne savons pas en faire usage. Nous allons nous mobiliser nous-même et c'est après que nous irons vers les décideurs pour que, eux qui sont faiseurs de lois, puissent intégrer nos pratiques, nos habitudes, dans la conservation de la biodiversité. Ainsi nous pourrons avoir des moyens pour mieux conserver cette biodiversité", explique-t-il

Dans cette démarche, les partenaires techniques à savoir la Fondation Friedrich Ebert s'alignent avec les chefs pour la protection des forêts du bassin du Congo.

Une vue du bassin du Congo
Une vue du bassin du CongoImage : picture alliance/ WILDLIFE

"Pour nous, les chefs sont des acteurs principaux dans la lutte contre la déforestation. Je pense que les chefs connaissent mieux les réalités sur le terrain. On ne peut pas protéger les forêts sans respecter les cultures, les traditions et les peuples qui vivent dans ces forêts", affirme Nina Nietzer, la représentante résidente de la Fondation Friedrich Ebert à Yaoundé.

Les assises de Yaoundé sonnent donc comme un appel  aux  autorités, à associer désormais les  chefs traditionnels à la surveillance de l’exploitation des forêts, ce qui leur permettra de participer à la protection de ces écosystèmes dont leur mode de vie dépend.