Côte d'Ivoire : le climat reste tendu
21 décembre 2010C'est Navi Pillay, Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, qui est elle-même montée au créneau hier dimanche pour dénoncer ce qui se passe en ce moment en Côte d'Ivoire et particulièrement à Abidjan, la capitale économique. Des hommes enlevés la nuit, en plein couvre-feu et exécutés sans autres formes de procès. Mutoye Mobiala est le coordonnateur pour l'Afrique de l'Ouest au Haut commissariat des Nations Unies pour les droits de l'homme :
« Nous avons reçu de la part de notre division des droits de l'homme, un rapport sur les allégations concernant un certain nombre d'exécutions extra-judiciaires, visant plus spécialement des personnes qui sont suspectées d'avoir appuyé Monsieur Ouattara lors des élections. »
La peur s'est emparée d'Abidjan et surtout des quartiers comme Treichville, Adjamé ou Abobo, des quartiers favorables à Alassane Ouattara qui dispute le pouvoir à Laurent Gbagbo. Témoignage d'une habitante jointe sur place :
« Les hommes en tenue essaient de rentrer dans les quartiers, ils prennent des gens. Il y a des portés disparus. On nous a donné des numéros de l'Onuci mais quand on appelle, personne ne répond. Tout le monde a peur dans notre quartier. »
Pour l'instant, les Nations Unies parlent de plus de 50 morts. Un bilan qui pourrait, hélas, être encore plus lourd. Mutoye Mobiala :
« Pour le moment, nous avons le chiffre de 50, mais je pense que le bilan devrait être plus lourd étant donné que nous ne sommes pas en mesure de circuler dans tout le pays. Nous nous sommes basés sur des allégations des parents des victimes et des voisins. »
Abidjan étant sous le contrôle des forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo, les Nations unies indiquent que ces violations des droits de l'homme pourraient avoir été perpétrées par ses hommes.
Auteur : Georges Ibrahim Tounkara
Edition : Marie-Ange Pioerron