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Burkina : la stratégie à adopter face au terrorisme divise

Mohamed Diop
29 septembre 2018

Devant les attaques à répétition, certains préconisent de mutliplier les moyens militaires. D'autres estiment que cette seule réponse ne peut suffire.

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Burkina Faso Ouagadougou Sicherheitskräfte nach Terror-Attacke
Image : Getty Images/AFP/S. Kambou

Comment contrer les attaques djihadistes à répétion au Burkina-Faso ? C'est toute la question qui se poseen ce moment dans le pays. Mercredi 26 septembre encore, huit soldats ont perdu la vie par l'explosion d'une mine artisanale aux environs de Baraboulé, dans la région du Sahel, alors qu'ils se rendaient à Djibo, chef lieu de la province du Soum. 

Aujourd'hui l'armée burkinabè dispose d'un régiment formé pour lutter contre le terrorisme, mais elle continue malgré tout à subir des pertes. La raison tiendrait aux difficultés de faire face aux techniques de guérilla utilisées par les djihadistes. "Les groupes terroristes se reconstituent assez rapidement. Ils ont une très grande mobilité dans une zone forestière et, bien attendu, le danger est toujours là", estime Yamba André, professeur à l'Université de Ouagadougou.

Moyens miltiaires

Le danger est toujours là parce que le gouvernement ne mobiliserait pas suffisamment de moyens militaires. C'est du moins l'avis d'Issaka Lingani, directeur de publication du quotidien l'Opinion. "Cela fonctionnerait si on mettait les moyens qu'il faut", assure-t-il. "Or les moyens qu'il faut c'est quoi ? C'est avoir le courage politique d'orienter l'essentiel des ressources, en tout cas une bonne partie des ressources nationales, vers cette question-là, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui".

Pour lui, l'urgence au Burkina aujourd'hui n'est pas de construire des routes ou de faire des centres de santé, "même si c'est important".

 

"Attention au tout sécuritaire"

Burkina Faso Nach den Anschlägen
Image : Getty Images/AFP/A. Ouoba

Mais cet avis ne fait pas l'unanimité. Le député Koné Maxim parle pour sa part de critiques faciles. Il estime que ce serait un leurre de penser vaincre le terrorisme par la seule réponse militaire. "Ne perdons pas de vue que ce phénomène du terrorisme se développe quand l'Etat n'est plus présent", dit Koné Maxim. "Aujourd'hui, la présence de l'Etat ce sont les infrastructures, ce sont les secteurs sociaux. Donc on ne peut pas se focaliser sur le tout sécuritaire en oubliant aussi le développement. Je crois qu'il faudrait faire les deux si nous voulons une paix durable."

L'armée burkinabè a récemment tué une trentaine de terroristes dans un raid d'hélicoptères. Mais les militaires ont du mal à s'imposer face à des terroristes très mobiles qui opèrent dans une zone forestière.