Bon anniversaire aux droits de l'enfant !
La Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant célèbre ses 30 ans d'existence. L'occasion de revenir sur ces acquis... et ce qu'il reste à faire.
La convention de 1989
Le 20 novembre 1989, les dirigeants du monde entier décident pour la toute première fois de s'engager auprès de tous les enfants sans distinction à leur garantir et protéger leurs droits. Ces engagements sont fixés dans la Convention relative aux droits de l’enfant, qui a valeur d’accord international. Il s’agit du traité concernant les droits de l’Homme le plus ratifié au monde.
Qui sont les bénéficiaires ?
L’Article premier définit l’enfant en ces termes : "tout être humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la législation qui lui est applicable". L’Article 2 précise "sans distinction aucune, indépendamment de toute considération de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique".
Des droits universels et fondamentaux
Le premier droit est celui à la vie. Les Etats parties s’engagent à garantir "la survie et le développement de l’enfant". Ensuite viennent des droits personnels comme celui à une identité, une nationalité, un nom, des relations familiales, le droit à la dignité, à l’accès aux soins de santé. Le texte garantit aussi des libertés aux enfants, comme la liberté d’expression ou de rassemblement.
L’éducation, c’est la base
L'Article 28 reconnaît le droit à l'éducation "sur la base de l'égalité des chances". L’enseignement primaire doit être gratuit pour tous et chaque enfant devrait pouvoir accéder à l’enseignement supérieur. Dans l’Article 31, la convention affirme aussi "le droit au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu [...] et de participer librement à la vie culturelle et artistique".
Contre les violences sexuelles
Chaque enfant a le droit à son intégrité physique. Il doit être protégé contre toute exploitation sexuelle et violence sexuelle. Les Etats doivent mettre en œuvre des cadres, notamment juridiques, permettant aux enfants de se protéger et de se défendre, par exemple devant les tribunaux.
Non aux enfants soldats !
Les Etats signataires s’engagent à ne pas recourir à des enfants dans les conflits armés : ils ne doivent pas enrôler des personnes de moins de quinze ans mais protéger les enfants de tout embrigadement. La protection définie par le droit humanitaire internationale s’applique bien sûr aussi aux enfants.
Des progrès en trente ans
La Convention relative aux droits de l’enfant a permis d’améliorer les conditions de vie de nombreux enfants. Les décès en bas âge ont chuté de plus de 50%. La proportion d’enfants sous-alimentés a aussi presque été divisée par deux. Le taux d’accès à l’eau potable a également progressé de façon significative.
Mais la route est longue encore
L’UNICEF souligne que 262 millions d’enfants et jeunes sont encore déscolarisés dans le monde. En 30 ans, environ 650 millions de filles ont été mariées avant l’âge de 18 ans. Et un quart des enfants vivront d’ici à 2040 "dans une région où les ressources en eau seront extrêmement limitées". Le problème des mariages précoces et forcés concerne toujours des millions d'enfants.
L'exception américaine
En dépit du soutien au texte apporté par plusieurs présidents américains, les Etats-Unis sont les seuls au sein de l'ONU à n'avoir toujours pas ratifié la convention qu'ils ont signée en 1995. La Cour suprême américaine a autorisé jusqu'en 2005 que certains états de la confédération condamnent des mineurs à mort.
Agir !
L’UNICEF a lancé une pétition en ligne en forme d’appel aux Etats signataires pour "que chaque enfant puisse jouir de chacun de ses droits" (https://uni.cf/2rjCCoA). De nombreuses associations s’engagent au quotidien en faveur des droits des enfants et ont besoin du soutien de donateurs et de bénévoles qui donnent de leur temps partout dans le monde.
Pour consulter vous-même la Convention des droits de l'enfant, c'est ici:
https://www.unicef.org/fr/convention-droits-enfant/texte-convention