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Avec quels alliés intervenir en Syrie?

Christina Ruta et Sandrine Blanchard3 décembre 2015

Le Bundestag décidera demain de l'intervention allemande en Syrie. L'opposition est sceptique sur la stratégie envisagée. Les écologistes et la gauche réclament un concept politique plus large qu'une opération militaire.

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Syrien Aleppo Fassbombenangriff Helfer Verletzte
Image : picture-alliance/NurPhoto/A. Alhabi

L'idée a été relancée par Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française : pourquoi ne pas coopérer, finalement, avec l'armée syrienne pour mieux combattre le groupe terroriste "Etat islamique"? Une proposition qui a fait tomber un tabou chez les Occidentaux désireux de voir Bachar al-Assad quitter le pouvoir en Syrie. Et en Allemagne aussi, l'idée d'une alliance ponctuelle fait son petit bonhomme de chemin.

Alliances difficiles

La ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, estime désormais elle aussi qu'il serait envisageable de travailler avec "certaines franges des troupes en Syrie". Une formulation floue, qui ne précise pas si elle désigne l'armée régulière syrienne dans sa forme actuelle ou pas. Quoiqu'il en soit, cette alliance entre soldats et rebelles syriens contre un ennemi commun va poser des problèmes, estime Muriel Asseburg, politologue de la Fondation pour la Science et la Politique à Berlin.

"L'idée est de mettre en place un gouvernement de transition inclusif et crédible, qui prendrait ensuite le commandement des troupes engagées. Mais bien sûr, il est difficile d'imaginer maintenant que des parties qui se sont affrontées dans une guerre civile et sont soutenues par des puissances étrangères différentes, fassent front tout à coup contre une troisième force."

En Allemagne, c'est demain que les députés du Bundestag devraient valider le soutien de l'armée allemande à la coalition internationale en Syrie – sans participation directe aux frappes aériennes.

Deutschland Debatte über die Sterbehilfe im Bundestag
Les débats promettent d'être vifs parmi les députésImage : picture-alliance/dpa/K.-D. Gabbert

Les réticences de l'opposition

Tobias Lindner, chargé des questions de défense au sein du groupe parlementaire écologiste, dans l'opposition, estime qu'il faut un concept politique plus large pour tarir le financement du groupe "Etat islamique", développer le nord de l'Irak et ainsi éviter aux Sunnites d'adhérer à l'EI, et aussi régler le problème Assad en Syrie.

"Il faudrait voir si l'EI n'a pas des comptes qu'on pourrait bloquer en Occident, et empêcher le soutien du groupe par des fondations du Qatar ou de l'Arabie saoudite. Il faut une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU basée sur le chapitre 7 pour définir exactement qui l'on combat. Tant que la Russie est active dans la région, et qu'elle lutte davantage contre l'opposition syrienne que contre l'EI, je ne vois pas comment une simple opération militaire contre l'Etat islamique pourrait être couronnée de succès."

L'opposition écologiste et le parti de gauche rappellent par ailleurs le mauvais état de l'équipement de l'aviation allemande, censée intervenir en Syrie.