En Autriche, l'extrême-droite triomphe
25 avril 2016Il s'agit là du meilleur résultat du FPÖ à une élection nationale depuis la guerre. Les candidats de la coalition au pouvoir depuis 1945, le social-démocrate Rudolf Hundstorfer (SPÖ) et le conservateur Andreas Khol (ÖVP) sont éliminés avec 11,2% des voix seulement chacun, une défaite historique pour ces deux partis.
La lutte contre l'immigration et contre l'UE ont été les principaux thèmes de la campagne de Norbert Hofer. "Qui en Allemagne s'étonne encore de voir les chrétiens-démocrates comme les sociaux démocrates au pouvoir, fermer leurs frontières pour les migrants et réfugiés, en connaît maintenant la raison", écrit le quotidien Die Welt :" un parti qui mène campagne contre l'immigration islamique et pour le maintien de l'Etat providence pour ses citoyens peut s‘assurer un triomphe électoral ! "
"L'onde de choc de ce séisme politique dans la république alpine se ressentira par delà les frontières autrichiennes“, prédit de son côté le quotidien régional de Basse-Saxe, Neue Osnabrücker Zeitung.
"Les plus de 36% de suffrages pour le candidat du FPÖ sont un signal d'alarme pour toute l‘Europe, relève aussi le quotidien Berliner Morgenpost. A Vienne, on semble ressentir autrement cette victoire de l'extrême - droite. „Il ne s'est agi que d'un vote de personnalité“, a ainsi minimisé le chef du groupe parlementaire du parti conservateur ÖVP. Pourtant, il y a quelques semaines seulement, Norbert Hofer, le candidat du FPÖ d'extrême-droite, était encore parfaitement inconnu de la plupart des électeurs !" souligne le quotidien berlinois qui conclut : "en fait les électeurs voulaient quelqu'un qui est contre les étrangers, et ils auraient pris n'importe quel autre candidat ayant les mêmes convictions"...
Autre thème : Angela Merkel et la Turquie
Plus précisément la visite éclair samedi de la chancelière allemande dans des camp de réfugiés à Nizip et à Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie. Angela Merkel était accompagnée du président du Conseil européen Donald Tusk et du commissaire européen Frans Timmermans.
"Cinq heures dans le sud de la Turquie n'ont pas changé le monde ! " relève la Süddeutsche Zeitung. Même si, à l'issue de ce bref séjour, le Premier ministre turc ,Ahmet Davutoglu, a déclaré de manière pathétique que le monde entier avait les yeux fixés sur cette visite, les problèmes sont toujours là, souligne le quotidien de Munich.
Les problèmes demeurent en ce qui concerne l'accord de l'Union européenne avec la Turquie sur la gestion des flux migratoires; les problèmes demeurent pour les millions de réfugiés syriens qui espèrent la fin de la guerre civile dans leur pays ; et les problèmes demeurent en ce qui concerne le thème de la liberté de la presse et des Droits de l'Homme en Turquie !" conclut l'éditorialiste.