Arrière-toute au SPD
16 mars 2010Le SPD a présenté un concept pour réformer les lois sur l'aide sociale, qu'il avait lui-même mises en place du temps du chancelier Gerhard Schröder. Parmi ses propositions : allonger la durée des allocations chômage en cas de formation, ne plus prendre en compte le patrimoine personnel dans le calcul des allocations sociales ou encore, instaurer un salaire minimum de 8,50 euros de l'heure.
Pour Die Welt, les sociaux-démocrates opèrent un volte-face radical, à deux mois d'élections cruciales dans la région de Rhénanie du Nord-Westphalie. Le journal rappelle que les lois Hartz IV, qui visaient à rendre le marché du travail plus flexible et plus perméable, ont permis de créer plus d'emplois que jamais au cours des années fastes. Et que, sans cette restructuration, l'Allemagne aurait souffert bien plus encore de la crise économique.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung souligne qu'il est plus facile pour le SPD de réclamer des changements qui vont peser des milliards sur l'assurance-chômage maintenant qu'il est dans l'opposition. Le journal conservateur revient par ailleurs sur les critiques de la ministre française de l'Economie envers la politique salariale pratiquée en Allemagne. Selon Christine Lagarde, les entreprises allemandes rémunèrent trop peu leurs employés et favorisent ainsi la compétitivité de la République fédérale au détriment de ses partenaires européens. La FAZ répond que l'Europe n'a rien à gagner d'un affaiblissement de l'Allemagne. Et que l'industrie française en déclin n'est certainement pas un modèle en matière de survie dans une économie mondialisée.
A propos de la France, le Kölner Stadt-Anzeiger commente les résultats des élections régionales de dimanche, marquées par la défaite du parti de Nicolas Sarkozy, Pour le journal, le président français a échoué dans son rôle de Superman. Pour ne pas décevoir, il a fait des promesses qu'il ne pouvait pas tenir. Les Français ont perdu leur foi en leur président et en ce qui fut jadis sa marque de fabrique : ses qualités de leader.
L'image du super héros, on la trouve aussi dans la Süddeutsche Zeitung pour qui "Super Sarko" fait les frais d'une médiatisation à outrance. La "démocratie des médias" porte aux nues des responsables politiques en faisant d'eux des idoles, avant de les laisser tomber une fois les élections passées. Barack Obama en fait l'expérience aux Etats-Unis, Nicolas Sarkozy en France.
Auteur : Anne Le Touzé
Edition : Sandrine Blanchard