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Armée et rebelles continuent de s'affronter au Sud-Kivu

24 juin 2019

Dans les hauts plateaux de Minembwe, à l'Est de la RDC, des affrontements entre les FARDC et des groupes armés, certains affiliés aux pays limitrophes, seraient à la base de l'instabilité.

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Capoeira in der Demokratischen Republik Kongo
Image : DW/F. Forner

"Nous combattons l'armée congolaise et la mauvaise gouvernance" (porte parole du groupe politico militaire Mai Mai Yakutumba)

Des affrontements ont encore opposé l'armée au groupe Maï Maï Yakutumba, le week-end des 22 et 23 juin. Bilan : quatre morts et quatre blessés pour la journée du 22 juin dans le territoire de Fizi, selon Dieudonné Kasereka, porte-parole de l’armée congolaise. Il affirme que la situation est sous contrôle. "Nous confirmons que Yakutumba utilise les rebelles venant des pays étrangers avec pour mission de piller les biens et terroriser la population congolaise. Nous, l'armée, ne pouvons pas laisser notre population souffrir comme ca, nous allons les défendre jusqu'au sacrifice ultime," explique le porte-parole des FARDC.

"Nous combattons la mauvaise gouvernance"

Les Maï Maï Yakutumba promettent pour leur part de ne pas baisser les armes tant que, "l'armée sera toujours contrôlée par Joseph Kabila, le président sortant", explique leur porte-parole, qui se fait appeler Dalton. "Nous combattons l'armée congolaise et la mauvaise gouvernance, nous ne nous battons pas contre le peuple. Quand Joseph Kabila a pris le pouvoir, il a promis au peuple de construire des routes, que l'enseignement serait gratuit et que les soins de santé seraient de bonne qualité. C'était dans le cadre se son programme des cinq chantiers. Il avait également promis le retour de la paix dans les Kivus mais jusqu’à présent, la situation reste inchangée, il y a des assassinats partout. Et comme il n'a pas respecté cela nous avons continué à combattre son système", confie le porte-parole.

Groupes armés

Absence de l'Etat congolais, système sécuritaire déliquescent, frontières poreuses : les ingrédients semblent réunis pour que l'insécurité persiste dans cette partie du Congo. Une insécurité due également à la présence de groupes armés affiliés aux pays limitrophes de la RDC, dont le Rwanda et le Burundi, comme l'explique Jason Stearn du Groupe de recherche sur le Congo de l'université de New York.

Il a récemment publié un rapport sur des mouvements suspects de rebelles rwandais dans les hauts plateaux du Sud-Kivu. "Depuis l'année passée, il y a des violences entre l'armée congolaise d'un côté, qui s'allie souvent avec des milices sur le terrain, et des  groupes Maï Maï ainsi que des rebelles burundais présents sur le terrain", raconte-t-il. "C'est une situation très complexe qui occasionne le déplacement de nombreuses personnes au Sud-Kivu. Il est difficile de dire qui se coalise avec qui, mais ce qui inquiète vraiment c'est cette présence des forces étrangères", souligne Jason Stearn. 

Une présence des forces étrangères rwandaise et burundaise en RDC qui fait craindre en effet une régionalisation du différend qui oppose les deux pays.

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash