1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW
SociétéMoyen-Orient

Encore un peu plus de liberté pour les Saoudiennes

Carole Assignon | Avec agences
20 juillet 2021

Les Saoudiennes ont désormais le droit de faire le pèlerinage à La Mecque sans accompagnateur masculin. Cela vaut une "graine d'espoir" !

https://p.dw.com/p/3xkpR
Des fidèles musulmanes marchent aux côtés d'autres pèlerins durant la procession vers le Mont Arafat (19.07.2021)
Le hadj est restreint pour prévenir tout risque d'explosion de la contamination à la Covid-19Image : Saudi Ministry of Media/dpa/picture alliance

Faire le hadj,le grand pèlerinage à La Mecquesans "tuteur" ou "gardien", c'est-à-dire un membre masculin de la famille proche, les Saoudiennes de tout âge y sont désormais autorisées à une condition toutefois, qu'elles s'y rendent en groupe.

Lire aussi : Le hadj 2020 débute dans une drôle d'ambiance

Un rêve qui devient réalité

Ce voyage, Bushra Shah en rêvait. Un rêve que cette mère de famille de 35 ans qui réside à Djeddah peut désormais réaliser. Elle fait partie des 60.000 personnes résidant en Arabie saoudite, sélectionnées pour participer à un hadj réduit en raison de la Covid-19.

"Partir avec un enfant et avec un mari peut être source de déconcentration, car avec un enfant on ne peut pas se concentrer et accomplir pleinement les rites. Plusieurs autres femmes voyagent avec moi, donc je suis très fière que nous soyons maintenant indépendantes, nous n'avons pas besoin de mehrem (tuteur masculin)."

Bushra Shah et son mari avant son départ pour La Mecque
Bushra Shah et son mari avant son départ pour La MecqueImage : Fayez Nureldine/AFP

Une indépendance que savourent les Saoudiennes. Les autorités exigeaient auparavant la présence d'un compagnon masculin pour toute femme âgée de moins de 45 ans, ce qui empêchait des milliers de musulmanes de faire le pèlerinage, un des cinq piliers de l'islam que tout fidèle doit accomplir s'il en a les capacités physiques et financières.

Lire aussi : Arabie saoudite : puissance surarmée, mais pas inébranlable

Ali Murtada, le mari de Bushra assure l'avoir "fortement encouragée" à faire le voyage auquel les enfants ne sont pas autorisés à participer.

"Nous avons décidé que l'un de nous devait y aller. Elle sera peut-être enceinte l'année prochaine ou peut-être que les enfants ne seront toujours pas autorisés à y participer. Alors je l'ai beaucoup encouragée à y aller, qu'elle peut le faire." 

Lire aussi : L’Arabie saoudite fait un pas en avant pour les droits des femmes

Un voyage bien préparé

Malgré la nouvelle réglementation, certaines agences de voyage sont toujours réticentes à accepter les femmes qui voyagent sans homme. Mais, explique Buschra, les femmes se sont organisées.
"Nous avons créé divers groupes réservés aux femmes (sur WhatsApp). Nous discutons donc de tous les problèmes et nous planifions toute éventualité, toutes les choses auxquelles nous serions confrontées. Ce sera un hadj facile car nous avons déjà planifié beaucoup de choses à l'avance. Nous sommes très unies, nous prenons soin les unes des autres et nous nous motivons mutuellement".

Cliquez pour écouter l'audio

Depuis qu'il est devenu prince héritier, Mohammed ben Salmane a engagé l’Arabie saoudite sur la voie de réformes sociales concernant notamment les droits des femmes. Celles-ci ont par exemple été autorisées à conduire ou à voyager sans tuteur masculin.

Une ouverture qui suscite de l’espoir. Toutefois, de nombreuses militantes des droits des femmes sont toujours dans le viseur de la justice ou tout simplement en détention.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique