Angela Merkel sous le feu des critiques
11 janvier 2010Angela Merkel n'avait pas été critiquée de façon aussi sévère et intransigeante depuis longtemps, écrit la Berliner Zeitung, du moins pas par son propre parti. Stratégie électorale ratée, absence de véritable profil, fuite des électeurs de base et faux-fuyants lors de l'analyse de la chute de la CDU lors des élections et dans les sondages, voilà ce que reprochent quatre responsables régionaux à la présidente de leur parti.
Les critiques remettent en cause le point essentiel de la stratégie d'Angela Merkel, analyse la Frankfurter Rundschau. Son plan de faire de la CDU le seul grand parti populaire ne peut fonctionner que si la chancelière reste suffisamment vague pour attirer l'électorat le plus large possible. Quand tout ce qui pourrait fâcher peut au besoin être imputé au méchant partenaire de coalition. Angela Merkel est bien entendu responsable de véritables décisions politiques, mais on le tait le plus possible. Il s'agit-là d'une dépolitisation de la politique, du moins dans les débats publics.
Dans ce gouvernement, la cause de tous les maux n'est pas la façon de gouverner de la chancelière, affirme de son côté la Süddeutsche Zeitung. Ce n'est pas non plus l'imprévisibilité de la CSU, la branche bavaroise de la CDU, ni l'entêtement du parti libéral, le FDP. La cause de tous les maux, c'est le traité de coalition. C'est lors des négociations au mois d'octobre qu'Angela Merkel a fait une erreur décisive. Elle a laissé courir les choses, a donné trop de marge de manœuvre au FDP et a fait des cadeaux insensés à la CSU.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung se penche de son côté sur l'attaque sur l'équipe nationale de football du Togo. Quand il s'agit de prestige, les hommes politiques perdent souvent le sens de la réalité, écrit le quotidien. Même avant l'incident, on aurait dû savoir que ce n'était pas une bonne idée d'organiser des matchs dans l'enclave de Cabinda. Mais le gouvernement angolais voulait à tout prix montrer qu'il contrôlait aussi cette région du nord riche en pétrole. Les critiques seraient donc justifiées, mais malheureusement on peut être sûr qu'elles ne se feront pas entendre très fort, car l'Angola est un pays riche en matières premières et de ce fait – de Pékin à Washington – un partenaire convoité.
Auteur : Aude Gensbittel
Rédaction : Carine Debrabandère