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AI recense les condamnés à mort dans le monde

24 mai 2022

L'ONG Amnesty International publie son rapport annuel sur la peine de mort dans le monde. En 2021, les exécutions et les condamnations à mort ont fortement augmenté par rapport à 2020.

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Une salle d'exécution dans une prison de Huntsville, au Texas (archive)
Une salle d'exécution dans une prison de Huntsville, au Texas (USA)Image : epa/afp/dpa/picture alliance

En 2021, Amnesty International a enregistré une augmentation de 20% des exécutions dans le monde par rapport à l'année précédente. Le nombre des condamnations à mort à même augmenté de près de 40% en comparaison avec 2020, année durant laquelle les restrictions en lien avec la pandémie de Covid-19 avait en effet ralenti les procédures judiciaires dans de nombreux pays.

Au Bangladesh, en Inde ou au Pakistan, par exemple, le nombre de condamnations à mort recensées était nettement plus élevé l'année dernière qu'en 2020.

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Amnesty International regrette que le châtiment suprême soit souvent utilisé par les Etats  pour réprimer des minorités ethniques ou des voix jugées trop critiques.

Bons et mauvais élèves

En Arabie Saoudite, la lutte contre le terrorisme a été le motif officiel de neuf exécutions au moins.

Une appli contre les violations des droits humains au Congo

C'est en Iran que la hausse des exécutions est la plus élevée : avec 314 personnes exécutées – un record depuis 2017. Mais les chiffres officielles de la Corée du  Nord, du Bélarus et de la Chine par exemple ne sont pas connus, alors que ces pays sont considérés comme figurant parmi ceux qui appliquent le plus la peine capitale.

Lena Hornkohl fait partie du groupe en charge des travaux sur la peine de mort chez Amnesty International. Elle explique que sur le continent africain aussi, les situations diffèrent beaucoup d'un Etat à l'autre : "Nous avons des exemples positifs, comme le Ghana ou la Sierra Leone dont les Parlements ont aboli la peine de mort. Mais on observe aussi des tendances négatives, comme en Egypte, qui appartient au contraire aux pays où le nombre de condamnations et d'exécutions ont fortement augmenté l'année dernière."

Loi martiale et peine de mort

Dans certains pays, comme en RDC, en Mauritanie ou au Nigeria, il existe un moratoire – légal ou de fait.

Manifestation à Kuala Lumpur contre la peine de mort (avril 2022)
Manifestation à Kuala Lumpur contre la peine de mort (avril 2022)Image : Vincent Thian/AP/picture alliance

Cela signifie que la peine capitale n'est pas abolie officiellement – certaines personnes peuvent d'ailleurs toujours être condamnées à mort, mais que les exécutions sont suspendues dans la pratique.

Il y a également les situations de conflits et de restauration de la loi martiale, qui sont propices à une hausse des condamnations à mort. Lena Hornkohl explique pourquoi : " Il y a des Etats où la peine capitale a été abolie dans le droit pénal ordinaire mais qui continue d'exister dans le droit militaire. C'est problématique en cas de guerre civile ou de crise spécifique, parce que les autorités dérogent parfois de la Constitution et recourent à nouveau à la peine capitale qui peut être prononcée par des tribunaux militaires. C'est un problème notamment en temps de guerre."

L'abolition en progression

La tendance générale est à l'abolition dans le monde, mais le combat n'est pas terminé, du point de vue des organisations humanitaires.

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Amnesty International continue son plaidoyer pour convaincre les Etats de tous les pays à abolir la peine de mort. L'ONG rappelle que la fonction dissuasive que l'on prête parfois à la peine capitale n'a jamais été établie : dans aucun pays abolitionniste il n'a été observé de hausse sensible de la criminalité suite au renoncement à la peine de mort.