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Alliance Sahel : trois ans d'appui au développement

21 janvier 2021

Plusieurs projets ont reçu l'appui de l'Alliance Sahel. L'agriculture et la formation des jeunes sont parmi les priorités. Mais l'insécurité reste un défi.

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Niger, 2019, construction d’écoles près de Tillabéry sur financement de la KfW
L'Alliance Sahel regroupe actuellement 24 partenaires au développement Image : Alliance Sahel/Aude Rossignol

L'Alliance Sahel a trois ans. Cette organisation regroupe les partenaires des Etats du Sahel et vise à soutenir les pays à travers des investissements dans le développement. Depuis 2017, quelque 800 projets ont ainsi reçu l'appui de l'Alliance Sahel pour un montant global estimé à environ 17 milliards d'euros.

Un rapport des trois ans d'activités a été présenté le mardi 19 janvier, lors d'une conférence digitale. A cette occasion, les acteurs engagés au sein de l'Alliance Sahel ont livré leurs observations sur les activités du groupe composé de 14 membres de plein exercice et 10 pays ou institutions qui sont des observateurs.

L'Alliance Sahel qui est un cadre de concertation entre les principaux partenaires des pays sahéliens, intervient dans six domaines qualifiés de "prioritaires" à savoir l'éducation, l'énergie, la gouvernance, la sécurité mais aussi la décentralisation et l'agriculture qui sont les deux principaux pôles budgétaires. Adrien Haye est le chef de l'Unité de coordination de l'Alliance Sahel. Il affirme que les projets "changent la vie quotidienne des populations bénéficiaires".  

Adrien Haye : "Ces projets changent la vie des populations"

Des défis à surmonter

Parmi les membres de l'Alliance Sahel, il y a des institutions financières, des organisations internationales mais aussi des Etats qui obéissent à leurs lois internes. Cela génère parfois une certaine lourdeur dans la mise en place de l'appui aux pays du Sahel.

Même si Adrien Haye reconnaît l'existence de cette lourdeur, "cela ne traduit pas un refus de coopération, au contraire", estime le chef de l'Unité de coordination de l'Alliance Sahel. 

Selon Angel Losada, représentant spécial de l'Union européenne pour le Sahel, le succès de l'Alliance Sahel dépend de facteurs tels l'efficacité, l'appropriation par les Etats du Sahel des projets de développement et la coordination entre les partenaires. "Nous sommes conscients que toute action doit venir en premier lieu des Etats sahéliens et nous sommes là pour les accompagner dans ce processus. Ce n'est pas nous qui dictons ce que les Etats veulent. D'ailleurs le Cadre d'actions prioritaires intégré a été demandé par les Etats du Sahel et nous agissons sur cette demande", clarifie Angel Losada. 

Pour impliquer l'expertise locale et adapter les projets aux besoins des populations, la Chaire Sahel de la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (Ferdi) a été mise en place. "On est très écouté", confie à la DW, Tertius Zongo, ancien Premier ministre du Burkina Faso qui dirige cette Chaire Sahel. "Personne ne connaît mieux les besoins des Sahéliens que les Sahéliens eux-mêmes", estime-t-il.

Une stratégie de ciblage des besoins urgents est mise en place, grâce à l'instauration d'un Cadre d'actions prioritaires (CAPI), le Programme de développement d'urgence (PDU) et l'Approche territoriale intégrée (ATI). 

Angel Losada : "Nous insistons sur le besoin du retour de l'Etat"

Pour Maman Sidikou, le secrétaire permanent du G5 Sahel, "le bilan de mise en oeuvre du PDU à ce jour présente des résultats positifs". Mais il met l'accent sur "les immenses défis liés notamment à la coordination des acteurs, la lourdeur des procédures et le partage d'informations".

La stabilité dans la région reste un pilier important. Au Mali, les soulèvements enregistrés vers la fin de l'année 2020 et le coup d'Etat du 18 août ont remis en selle le besoin de stabilité pour mener les actions humanitaires au profit des populations.

Lire aussi → Maman Sidikou : "Le temps des coups d’État est révolu"

"Nous n'aurons pas de paix au Sahel s'il n'y a pas de paix au Mali", affirme Angel Losada dans une interview exclusive à la DW.

Depuis 2017, 419.045 personnes ont bénéficié de formations professionnelles et/ou d'initiatives de renforcement de compétence, indique le rapport d'activités de l'Alliance Sahel. 

Secteur dont dépendent plus de 20 millions de personnes au Sahel, le pastoralisme bénéficie de l'appui de la Banque mondiale pour la construction de pistes de pâturage et l'identification de de sources d'eau. Et cet appui commence à porter des fruits. "Ces infrastructures nous aident beaucoup", assure Timbila Thomas Sawadogo, Secrétaire permanent de la Confédération des fédérations nationales de la filière bétail-viande de l'Afrique de l'Ouest.

Photo de Fréjus Quenum à côté d'une carte du monde
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum