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Etat de droitAllemagne

Les têtes de liste de l'AfD interdites de meeting

22 mai 2024

Le parti d'extrême droite sanctionne ses deux têtes de liste aux européennes. L'un a relativisé les crimes de la SS nazie et l'autre est visé par une enquête.

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Les institutions européennes desquelles s'envolent des bulletin de vote, avec l'UE en fond (illustration)
Les élections européennes auront lieu le 9 juin 2024Image : DW

Les élections européennes approchent.

Le Parlement européen compte deux groupes parlementaires d'extrême droite.

Il y a d'abord les "Conservateurs et réformateurs européens", groupe où siège par exemple le PiS polonais ou encore le parti postfasciste de Giorgia Meloni, la cheffe du gouvernement italien.

Et puis, il y a le groupe "Identité et démocratie" où l'on retrouve d'autres partis, comme l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) ou le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen, en France.

Portrait de Maximilian Krah, les mains croisées jointes  (photo du 1er mai 2024)
Maximilian Krah reste candidat de l'AfD mais ne participera plus à aucun meeting électoral avant les Européennes du 9 juin prochainImage : Sebastian Kahnert/dpa/picture alliance

La présence même de deux groupes distincts montre que l'extrême droite européenne n'est pas un bloc monolithique. Mais voilà qu'au sein même d'"Identité et démocratie", des fissures émergent.

Ainsi, le RN a déclaré ne plus vouloir siéger avec l'AfD, suite à des propos négationnistes de certains de ses membres sur les SS.

Des propos tels que l'AfD, elle aussi, a décidé d'interdire de meeting ses deux têtes de liste pour les Européennes du 9 juin en Allemagne.  

Sanction contre Maximilian Krah

Maximilian Krah, c'est le nom de la tête de liste de l'AfD, controversée depuis des semaines.

A deux semaines des élections, son parti le sanctionne et lui interdit tout meeting électoral. Celui-ci reste candidat, mais renonce à ses fonctions au sein des instances dirigeantes de l'AfD.

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Cette sanction survient après les critiques venues du Rassemblement national français. Marine Le Pen a pris la parole sur une radio pour dénoncer les "provocations" de l'AfD.

La dernière en date : des déclarations de Maximilian Krah dans une interview au quotidien italien la Republicca, dans laquelle, il estimait qu'un membre de la SS n'était "pas automatiquement un criminel".

Or la SS, c'est la Schutzstaffel, une organisation créée en 1923, très active durant le IIIe Reich, qui a permis à Adolf Hitler, d'asseoir son régime de terreur et de répression, en gérant notamment les camps d'extermination nazis.

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, pendant les procès de Nuremberg, la SS a été déclarée organisation criminelle.

Le RN prend ses distances avec l'AfD

Ce type de déclaration ne fait pas les affaires du Rassemblement national qui tente de polir son image depuis que Marine Le Pen a repris le parti de son père.

Et le RN a donc fait savoir qu'il suspendait au Parlement européen sa collaboration avec l'AfD, son allié depuis cinq ans.

Maximilan Krah estime quant à lui que cette réaction du RN n'est qu'un "prétexte” pour nuire à son parti.

Petr Bystron, au Bundestag (archive de 2021)
Petr Bystron, n°2 de la liste de l'AfD, fait l'objet d'une enquête pour espionnage et corruption en lien avec la RussieImage : C. Hardt/IMAGO/Future Image

Plusieurs figures de l'AfD mises en cause

Même si l'AfD se débrouille bien toute seule pour s'autodénigrer : le n°2 de sa liste aux Européennes, Petr Bystron, est lui aussi interdit de meeting par le bureau du parti en raison d'une enquête du Parquet fédéral à son encontre dans une affaire d'espionnage et de corruption en lien avec la Russie.

Quant à Bjorn Höcke, le chef de l'AfD en Thuringe, il vient d'être condamné à une amende pour avoir utilisé un slogan nazi dans un de ses discours.

Sondage sur l'extrême droite

Pour finir sur le chapitre AfD, sachez qu'une étude de l'institut de sondage IW a été publiée ce mercredi matin à Cologne.

77% des 905 entrepreneurs allemands interrogés dans ce cadre, affirment qu'une montée de l'AfD constituerait un risque pour la poursuite de l'Union européenne et de l'euro.

69% des chefs d'entreprise sondés craignent également que l'AfD ne nuise à l'image de l'Allemagne auprès des investisseurs étrangers.

Mouvement de "résistance" contre l'AfD en Allemagne

Inquiétudes à la veille des 75 ans de la Loi fondamentale

Quant à Gerhard Baum, ancien chef de la diplomatie allemande, membre du FDP et aujourd'hui âgé de 91 ans, il fait part de son inquiétude.

Alors que l'Allemagne célèbre ce jeudi 23 mai les 75 ans de la Loi fondamentale qui lui sert de Constitution, Gerhard Baum estime que les droits fondamentaux sont menacés dans le pays où les idées d'extrême droite se propagent et poussent de nombreux Allemands à voter, je cite, pour un "parti néonazi”.

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