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Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande

Marie-Ange Pioerron4 mars 2005

RDC - Somalie

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Image : AP

Nous commençons par la République démocratique du Congo - un pays où ,comme l’écrit la Süddeutsche Zeitung, personne ne compte les morts. Le journal publie un long reportage sur Bukavu, dans l’est donc de la RDC, où plus d’un habitant dit que le diable est revenu sur terre. Michael Bitala, qui signe ce reportage, a rencontré un Allemand incontournable à Bukavu, Horst Gebbers, le propriétaire de l’usine pharmaceutique Pharmakina. Un patriarche sorti tout droit d’un livre d’images. Notre confrère a également rencontré des employés de l’usine. Tous se plaignent de la guerre, des milices, de l’insécurité. Mais tous aussi ont une solution en tête: ils veulent des élections. Exemple Audrey Siyapata, une biochimiste, qui voit dans les élections promises pour cette année un remède miracle. Vu de l’extérieur ce souhait fait l’effet d’une mauvaise plaisanterie, souligne Michael Bitala. Des élections au Congo, un pays aussi grand que l’Europe de l’ouest, pratiquement sans routes, sans électricité et sans Etat? Le roi de Kaziba, Chimaye II, explique pourtant pourquoi ces élections sont si importantes. Pour ce chef traditionnel, également sénateur à Kinshasa, les Rwandais sont les grands coupables. Il raconte comment son royaume de Kaziba, au sud-ouest de Bukavu, a été occupé par des miliciens et des soldats rwandais, comment des civils ont été pillés, violés et assassinés. Et comme il devait protéger son peuple, lui aussi a mis sur pied une milice. Si des élections avaient lieu, dit-il, le Congo serait reconnu et appuyé par la communauté internationale. Les Rwandais ne pourraient plus entrer aussi facilement chez nous. La Tageszeitung de Berlin salue quant à elle l’opération menée cette semaine par la Monuc contre les milices en Ituri. Nous sommes cette fois dans le nord-est du pays. Après l’assassinat, le 25 février, de neuf casques bleus, les forces de l’ONU passent enfin à l’action, écrit le journal. Les Congolais attendent depuis des années que quelqu’un élimine les milices. Le Congo ne peut le faire de ses propres forces. Il n’existe pas de système judiciaire pour juger les miliciens. Seule la détermination militaire sera payante. Alors évidemment, poursuit le journal, le risque existe que les casques bleus ne puissent faire la différence entre combattants et civils. S’ils tirent à l’aveuglette, ils risquent une révolte populaire. Mais s’ils agissent intelligemment et neutralisent réellement les milices, ils récolteront des applaudissements. La Frankfurter Allgemeine Zeitung se félicite elle aussi de la riposte de la MONUC. Il semble que sa direction civile et militaire, note le journal, soit déterminée à imposer son autorité de façon robuste face à des milices qui refusent d’être désarmées. Il était grand temps de le faire, à la fois pour le Congo et pour les Nations unies.

Quatorze années d’anarchie et de guerre civile ont fait de la Somalie un pays ingouvernable, lit-on dans l’hebdomadaire Der Spiegel. Les clans et les chefs de guerre continuent de sévir à Mogadiscio, mais il y a aussi depuis l’automne dernier un gouvernement, en exil à Nairobi. Un gouvernement qui, je vous le rappelle, annonce depuis des semaines son installation à Mogadiscio et qui, souligne le journal, réjouirait un tribunal pour criminels de guerre. Mais au milieu du chaos ambiant, note le Spiegel, certains secteurs sont curieusement florissants à Mogadiscio. Les Somaliens peuvent zapper entre 15 chaines de télévision, et choisir entre vingt opérateurs de téléphonie mobile. Coca-Cola a ouvert une usine en juillet 2004, et par rapport à la moyenne africaine les systèmes de santé et d’éducation sont bien développés. En plus bref sachez encore que dans leurs éditions de lundi dernier les journaux allemands annoncent la démission de Faure Gnassingbé trois semaines après son installation au pouvoir par les militaires à Lomé. Le président Gnassingbé cède à la pression, note la Frankfurter Rundschau, le président du Togo s’incline devant les protestations écrit la Süddeutsche Zeitung qui sur la même page annonce que le ministre allemand de la défense Peter Struck est prêt à envoyer 50 soldats pour une mission d’observateurs des Nations unies au Sud-Soudan. La mission, à laquelle les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France veulent également participer comptera 750 observateurs militaires. Elle devrait commencer son travail en avril et rester six ans sur place, précise le journal