1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande

Marie-Ange Pioerron29 juillet 2005

Niger – Angola – Afrique du sud

https://p.dw.com/p/C9jw
Image : AP

La famine au Niger continue cette semaine de faire les grands titres. Une fois lancée la machine médiatique tourne à plein régime. Beaucoup de reportages donc sur cette catastrophe dont les journaux nous disent qu’elle aurait pu être évitée. Dans le village de Dan Mallam, lit-on dans Die Welt, les greniers sont vides. Ne restent plus à manger que des feuilles d’acacias, cuites en une épaisse bouillie. On les mange l’après-midi, dans l’espoir qu’elles fassent somnoler les enfants affamés. Le premier appel à l’aide, rappelle le journal, a été lancé par les Nations Unies en novembre dernier. A l’époque il n’a suscité aucune réaction. Or à ce moment-là, il aurait suffi d’un dollar par jour et par personne nécessiteuse pour maitriser la crise alimentaire. Il en faut aujourd’hui 80, toujours par jour et par personne. Car il est plus coûteux d’approvisionner des populations déjà affaiblies par la sous-alimentation. Le scénario était écrit depuis novembre 2004, note également la Frankfurter Rundschau. Mais l’action de la communauté internationale dans les situations de famine semble obéir à une loi immuable: plus la catastrophe est prévisible, plus la réaction se cantonne dans l’indifférence. Dire que 400 personnes meurent chaque jour au Niger n’aurait sans doute pas remué un monde qui croit insuffler de la vitalité à l’Afrique à coup de concerts pop du genre Live-8. Il faut des images. Cette fois-ci elles ont été livrées par la BBC. Mais, souligne aussi le journal, malgré les caméras de télévision, l’aide internationale et les dons privés ne doivent pas aller uniquement au Niger. Dans le Sahel d’autres pays souffrent de la faim. Des pays comme le Mali, le Burkina Faso et la Mauritanie. Selon les Nations unies, note la Frankfurter Rundschau, 1,1 million de personnes dépendent de l’aide alimentaire au Mali et dans certaines régions le taux de mortalité chez les enfants atteint déjà des chiffres records.

En dehors du Sahel, la presse allemande s’intéresse également à l’Angola, où la cour constitutionnelle a pris récemment une décision importante. Selon la cour rien n’empêche le président dos Santos, au pouvoir depuis 1979, de briguer trois nouveaux mandats présidentiels. Et pour la Tageszeitung de Berlin cette décision ouvre la voie aux premières élections en Angola depuis la fin de la guerre civile. Elle accroit en tout cas la chance que le MLPA au pouvoir organise effectivement des élections l’an prochain. Ce seraient les premières depuis 1992, interrompues pour cause de violences avant le second tour entre dos Santos et Jonas Savimbi, le chef de l’Unita. La guerre, note le journal, ne s’est vraiment arrêtée qu’en 2002, avec la mort de Savimbi. Aujourd’hui la paix règne en Angola, et l’Unita, l’ex-rébellion, s’est transformée en parti politique. Mais l’Unita a longtemps craint que le gouvernement ne repousse les élections prévues pour septembre 2006. Les infrastructures du pays sont totalement détruites, leur reconstruction n’avance que lentement, tout comme l’enregistrement des électeurs. Le MPLA, poursuit le journal, est la seule structure politique qui fonctionne sur l’ensemble du territoire. Sa campagne électorale devrait s’inspirer du modèle américain.

La Frankfurter Rundschau enfin revient sur l’affaire de l’ancien vice-président sud-africain Jacob Zuma. On se souvient que Jacob Zuma a été limogé à la mi-juin pour corruption. Il n’en est aujourd’hui que plus populaire au sein de l’ANC, écrit le journal, avant d’ajouter que l’ancien mouvement de libération traverse actuellement sa crise la plus grave depuis son accession au pouvoir il y a onze ans. L’aile gauche de l’ANC ne reproche pas seulement à Thabo Mbeki d’avoir chassé Jacob Zuma. Elle l’accuse aussi de pratiquer une politique économique néo-libérale qui ne profite qu’à une petite élite et appauvrit encore plus la majorité de la population noire. Il est désormais certain, souligne le journal, que malgré son limogeage et malgré le procès qui l’attend, Jacob Zuma briguera bel et bien la succession de Thabo Mbeki.