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Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande

Marie-Ange Pioerron9 septembre 2005

Sida – Namibie - ONU

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Le Fonds mondial des Nations unies contre le sida, la tuberculose et le paludisme, s’est réuni cette semaine à Londres, en présence de Kofi Annan, le secrétaire général de l’ONU. Pour la presse allemande, c’est l’occasion d’évoquer le travail de ce fonds global. La lutte contre le sida est laborieuse, lit-on dans la Süddeutsche Zeitung. Et jusqu’à présent l’on doutait qu’elle puisse être menée dans certains pays, en particulier les Etats dits fragiles, ceux qui sont au bord de l’effondrement. Or relève le journal, une nouvelle étude du Fonds global pour la santé aboutit à des résultats surprenants. A savoir que le combat contre le sida et autres maladies infectieuses dangereuses peut parfaitement y être efficace. L’important est de choisir les bons partenaires. Christoph Bern, un expert du fonds contre le sida à Genève, cite dans l’article l’exemple de la Sierra Leone, un pays totalement décomposé par des années de guerre civile, et politiquement toujours très instable. „Nous coopérons là-bas avec la Croix-Rouge et cela fonctionne très bien“, souligne Christoph Bern. Idem pour la Côte d’Ivoire, où malgré la crise et la partition du pays, il est possible de travailler. Autre expert cité dans cet article, Stephan Klingebiel, de l’Institut allemand pour la politique de développement. Lui aussi est d’avis qu’il ne faut pas abandonner les Etats fragiles à eux-mêmes, mais il met en garde contre l’excès d’optimisme. Accomplir un travail de longue haleine, souligne-t-il, est particulièrement difficile lorsque vous avez en face de vous un gouvernement qui ne fonctionne pas bien. Difficile par exemple de créer des écoles et des universités pour former un personnel capable d’améliorer le système de santé. Le Fonds global contre le sida, la tuberculose et le paludisme n’investit pas dans ce genre d’infrastructures, note le journal. Il se concentre sur les campagnes de prévention et le traitement des malades. A la conférence de Londres, il a obtenu des pays riches 3,7 milliards de dollars pour les deux prochaines années. Soit un peu moins de la moitié de ce qui était demandé.

Après le Zimbabwe, la Namibie s’est lancée à son tour dans une réforme agraire qui prévoit la redistribution, à des paysans noirs sans terre, de 200 fermes appartenant à des blancs. La presse allemande se penche sur la première expropriation. La première famille expropriée, nous apprend la Frankfurter Rundschau, est la famille Wiese, des Namibiens d’origine allemande, qui d’ici à la fin de l’année devront quitter leur ferme d’Ongombo, à 50 km, à l’est de Windhoek. Une ferme de 4 000 hectares, qu’ils n’abandonneront pas les mains, mais en échange d’une compensation, Le gouvernement namibien leur a versé 3,7 millions de dollars namibiens, environ 470 000 euros. Certes cela ne représente pas même la moitié de la valeur estimée par des experts indépendants, mais la famille Wiese se dit trop lasse pour continuer son combat. Entre-temps, poursuit le journal, le président de la Fédération des exploitants agricoles namibiens, Raimar von Hase, s’emploie à démentir les craintes que cette vague de confiscations ne marque le début d’une situation à la zimbabwéenne. Ces quatre dernières années, rappelle le journal, plus de 4 000 fermiers blancs, au Zimbabwe, ont été expulsés de leurs terres sans indemnisation notoire. Cela dit, les critères appliqués aux expropriations en Namibie restent flous. A l’origine le gouvernement avait annoncé n’avoir pour cible que les propriétaires terriens possédant plus d’une ferme, ou les propriétaires vivant à l’étranger. Or ni l’un ni l’autre de ces critères ne s’applique à la famille Wiese.

Enfin à l’approche du sommet des Nations unies, la presse allemande évoque la tâche qui attend l’actuel président de l’assemblée générale de l’ONU, le Gabonais Jean Ping.

Relations entre pays riches et pauvres, réforme de l’appareil de l’ONU, politique de sécurité globale – les enjeux de ce sommet, écrit la Süddeutsche Zeitung, placent ce diplomate de carrière devant le plus grand défi de sa carrière. A 62 ans Jean Ping va devoir déployer toute son habilité et toute sa patience pour que ce sommet s’achève par une déclaration qui aille au delà des formules creuses. Il devra aussi rester neutre s’il veut tenir le rôle du coordinateur crédible. Jusqu’à présent, souligne le journal, il ne s’est pas laissé confisquer par les intérêts des pays du Sud, même si en temps qu’Africain cet ancien ministre connait bien les problèmes des pays pauvres. Selon ses propres termes il aura pour tâche „d’éviter des confrontations drastiques“. Une tâche qui à la lumière de la ligne dure défendue principalement par Washington, s’annonce particulièrement difficile, prédit la Süddeutsche Zeitung.