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Afropresse à présent, l’Afrique à travers la presse allemande

Marie-Ange Pioerron26 novembre 2004

Mines - Namibie

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Nairobi, la capitale kényane, accueille à partir du 28 novembre le "sommet mondial pour un monde sans mines". L’occasion, pour la Frankfurter Rundschau de consacrer un large dossier à ce sujet. Le nombre des victimes de mines diminue lentement, titre le journal, mais les occidentaux donnent moins d’argent pour le déminage. A propos de l’Afrique notre confrère évoque plus particulièrement la situation en Casamance, dans le sud du Sénégal donc. Une région de moins d’un million d’habitants où, depuis le plus fort de la guerre, de 1996 à 2001, les mines ont fait 657 victimes, dont 147 morts. Les rebelles du MFDC, note le journal, ont dispersé leurs mines à l’aveuglette, l’armée sénégalaise n’a commencé à déminer que très partiellement. La plupart des victimes sont des paysans contraints d’aller travailler dans leurs champs. Et pour les victimes l’amputation va de pair avec la déchéance sociale. Elisabeth Nassalam par exemple a perdu ses deux jambes en sautant sur une mine. Son mari l’a alors quittée et l’a abandonnée avec ses huit enfants. Les plus jeunes, des jumeaux de trois ans, ont dû être placés dans un orphelinat. Le manque de soins et d’assistance aux victimes de mines, souligne encore le journal, correspond à une diminution de l’aide extérieure. Des pays comme le Rwanda par exemple se plaignent de manquer d’argent pour le déminage. Or dix ans après le génocide des plantations entières de thé au Rwanda sont encore fermées à cause de la présence de mines.

Autre thème cette semaine pour la presse allemande: la récente élection présidentielle en Namibie. Une élection qui a porté au pouvoir un fidèle de Sam Nujoma.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung va même jusqu’à écrire que le nouveau président namibien, Hifipekunye Lucas Pohamba est un Sam Nujoma avec un autre nom. Pohamba n’est pas seulement un des compagnons les plus fidèles du président sortant, son identification avec Nujoma va tellement loin qu’il a aussi voulu lui ressembler physiquement, note le journal. L’ancien président a imposé son dauphin lors du congrès de la Swapo, le parti au pouvoir, et la manoeuvre était transparente, ajoute la Frankfurter Allgemeine: Nujoma restant à la tête de la Swapo jusqu’en 2007, et son fidèle Pohamba étant maintenant président du pays, Sam Nujoma est assuré de continuer à exercer son influence pendant les prochaines années. Le journal nous apprend par ailleurs que le nouveau président a 69 ans et qu’il est originaire du nord de la Namibie. Le quotidien Die Welt s’inquiète d’un risque d’escalade du conflit des terres en Namibie. En tant que ministre des terres, rappelle Die Welt, Pohamba a opté pour la ligne dure et menacé d’exproprier les fermiers blancs qui refusent de vendre leurs terres. Quinze ans après l’indépendance, la Namibie est un pays pauvre, faiblement développé, écrit le journal. La redistribution des terres n’atténuera pas cette misère. Le pays n’est pas un grenier comme le Zimbabwe. Les fermiers qui doivent céder leurs terres pratiquent un élevage extensif. Pohamba fera retomber la Namibie dans un passé de petite paysannerie pauvre s’il cherche la confrontation, souligne Die Welt.