Accord de paix sur la crise à Miski au Tchad
12 novembre 2019Miski est une petite localité du Tibesti, dans le nord du Tchad, près de la frontière avec la Libye. Depuis fin 2018, la localité était soumise à un blocus de la part des forces armées tchadiennes. Elles avaient coupé les accès. Au cœur du bras de fer entre le gouvernement et les comités d’autodéfense : l’exploitation des gisements d’or de la région. Les populations de Miski qui soupçonnent le pouvoir de vouloir faire main basse sur ces gisements s'étaient rebellées.
Retrait de l'armée et levée du blocus
Après des semaines de négociations, les deux parties ont finalement trouvé un accord. "Il s’agit du retrait de l’armée, la levée du blocus autour de Miski, la libération de nos prisonniers de guerre et une amnistie en leur faveur", détaille Moully Sougui, porte-parole des comités d’autodéfense. "Une grande partie de nos revendications ont été satisfaites", poursuit-il. "Cependant, il reste deux revendications majeures qui sont la question de l’exploitation des gisements d’or et l’abrogation de l’ordonnance sur le découpage électoral."
Pour une répartition juste des richesses
Les comités d’autodéfense de Miski disent se battre pour que les gisements d'or ne profitent pas à une élite mais à tous les Tchadiens. Leur porte-parole, Moully Sougui, insiste sur la question de la transparence dans la gestion : "Au niveau du comité d’autodéfense, nous avons toujours demandé une exploitation dans un cadre légal et avec transparence. Nous savons que la terre appartient à l’Etat et nous ne voyons pas d’inconvénients à ce que cette manne profite aux Tchadiens et contribue à lutter contre la pauvreté dans le pays."
Le gouvernement tchadien se réjouit également de cet accord. Pour son porte-parole, Oumar Yaya Hissein," le gouvernement a toujours œuvré pour la paix entre les Tchadiens. Nous nous réjouissons de cet accord que nous allons appliquer à la lettre. Il y a eu des incompréhensions par le passé. Le gouvernement va s’atteler à ce que la répartition des richesses soit rationnelle et équitable."
La Convention tchadienne de défense des droits de l'homme (CTDDH) se félicite également de la conclusion de cet accord et demande que cela serve d'exemple dans les zones où des gisements de minerais précieux sont découverts.