Le 1er octobre, une date chargée d'émotions au Cameroun
2 octobre 2017
Les appels à la retenue n'ont pas été entendus. Les prières du dimanche ont aussi été vaines. La journée du dimanche 1er octobre a été sanglante au Cameroun. Le bilan des échauffourées entre les manifestants anglophones et les soldats est lourd. Certaines sources parlent d'au moins 7 morts. Et du côté francophone, des contre-manifestations pourtant du parti au pouvoir n'ont pas caressé le régime de Paul Biya dans le sens du poil.
Malaise généralisé
«Ça va mal. Les Camerounais sont très pauvres. Si les enfants n'ont pas d'écoles, si les enfants n'ont pas de travail, si les enfants ne peuvent pas se faire soigner, il y aura toujours des contestations. Il faut rectifier cela. Les Camerounais souffrent.» Ce cri de détresse pourrait être attribué aux milieux séparatistes camerounais. Pourtant c'est celui du professeur Messanga Nyamdi du Comité central du parti au pouvoir. Le parti du président Biya a alors organisé une manifestation dite de soutien aux institutions en réaction à l'appel à l'indépendance d'une partie du pays, une manifestation qui se veut un témoignage du fait que le mal être anglophone est un mal être général au Cameroun.
Troubles en milieu anglophone
En milieu anglophone, les manifestations prévues ce 1er octobre ont tourné court. Moïse Dibango, Secrétaire général d'Energie Citoyenne, une organisation de défense des droits de l'homme au Cameroun affirme au micro de la Deutsche Welle, que "la prison de Kumbo a été brûlée et que les prisonniers se sont évadés" tandis qu'à Bamenda, des dégâts ont été enregistrés.
En réaction aux aspirations séparatistes, le ministre camerounais de la justice, Laurent Esso assure que Yaoundé négocie et négociera tout sauf l'intégrité du territoire camerounais. Dans un message dans lequel il cite les propos du président Paul Biya, le ministre a martelé que "la forme de l'Etat, telle que prévue par la constitution est non négociable".
Des manifestations ont eu lieu dans toutes les dix régions du Cameroun. Le 1er octobre reste ainsi gravé dans l'histoire du Cameroun comme date de l'unité et date de contestation de l'unité.