Jacob Zuma lâché de partout
14 février 2018Le président sud-africain est apparu mercredi dans une interview à la télévision nationale, la SABC. Dans un entretien à bâtons rompus avec un journaliste, Jacob Zuma rappelle les différentes discussions qu'il a eues ces derniers jours avec les responsables de son parti, l'ANC, notamment avec Cyril Ramaphosa, le nouveau chef du parti, à qui il avait proposé de démissionner après le mois de juin. Le temps, selon lui, d'accueillir le sommet des BRICS et de profiter de l'occasion pour introduire son successeur annoncé, Cyril Ramaphosa, auprès des dirigeants de ce bloc composé du Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud.
Encore combatif, Jacob Zuma dit ne pas comprendre les raisons de l'appel à la démission et dénonce une injustice : "Quel est le problème?" interroge-t-il avant d'accuser : "Je ne comprends pas ! Je pense que c'est injuste !"
Le coup imparable
Quelques heures avant cette intervention, Paul Mashatile, le trésorier de l'ANC, ainsi que Jackson Mthembu, le chef du groupe parlementaire de l'ANC, ont déclaré lors d'une conférence de presse qu'une motion de défiance allait être votée ce jeudi 15 février, en vue de destituer Zuma et d'élire Ramaphosa. Mais devant cette alternative, Jacob Zuma semble suggérer que ce serait une procédure imparable pour lui : "J'ai été élu par le parlement. Si le parlement dit qu'il ne veut pas de moi, ce sont ces gens qui m'ont élu. Pourquoi devrait-il y avoir un problème ? Je partirai."
Jacob Zuma lâché de partout
Jacob Zuma affirme toutefois ne pas être en train de défier le parti ANC. Mais selon Stephanie Wolters, politologue à Pretoria, la légitimité du président est mise à mal par les accusations de corruption. Selon l'experte, "l'opinion nationale a compris que Jacob Zuma est quelqu'un qui bloque l'avenir du pays. Aujourd'hui encore, il a montré que les intérêts qui le dirigent sont les siens, ceux de sa famille et de ceux qui l'entourent."
Voulant garder le suspense jusqu'au bout, Jacob Zuma a donné rendez-vous à ses compatriotes dans la soirée du mercredi pour une nouvelle intervention dont la teneur n'était pas connue tout de suite.