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Y'a-t-il des pilotes à bord de l'Etat ivoirien ?

Julien Adayé
26 février 2021

Le sommet de l’Etat ivoirien est confronté à un problème de vacance sur certains postes essentiels.

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L'intérieur du parlement ivoirien
Image : Getty Images/AFP/S. Kambou

Depuis le 14 juillet 2020, le vice-président de la République a démissionné et le fauteuil reste à pourvoir. Avant cela, c’est le président du Conseil économique et social qui est décédé le 7 août 2019. Depuis le poste est vacant.

Le président du Sénat est pour sa part malade depuis le 2 juillet 2020. Ici également, la présidence de cette institution est vacante. Le président de l’Assemblée nationale, après de longs mois d’absence hors du pays pour cause de maladie, est quant à lui rentré ce jeudi (25.02).

Ecoutez le sujet de notre correspondant à Abidjan…

La présidente de la grande chancellerie apparait de plus en plus affaiblie et ses apparitions publiques sont rares. Enfin, depuis peu, le Premier ministre est en France pour des raisons de santé.

Les Ivoiriens qui trouvent toutes ces institutions budgétivores ne comprennent pas toujours cette situation, comme cet habitant d'Abidjan : "Depuis un bon bout de temps on assiste de plus en plus à une vacance de nos institutions, c’est une peu regrettable et dommage. Pour moi franchement ce n’était pas nécessaire de créer certaines institutions comme la vice-présidence de la République ou le Sénat."

Tout est sous contrôle

Le juriste et analyste Geoffroy Kouao explique toutefois que ces absences ne constituent pas toujours un défi pour ces organisations qui ont prévu ce genre de situation :  

"Pour la vice-présidence, le titulaire du poste a démissionné depuis juillet. Et en principe, le président de la République devrait nommer un nouveau vice-président. Ce qui n’a pas été fait. Au niveau du Sénat et de l’Assemblée nationale, il n’y a pas de problème juridique en tant que tel. En ce sens que les titulaires présidentiels sont suppléés conformément aux lois organiques et aux règlements intérieurs de ces institutions. Relativement à la primature, il est évident qu’il n’y a pas un problème de vacance puisque le Premier ministre est toujours là. Il y a une situation d’indisponibilité pour une question de santé. Au niveau du Conseil économique et social, là il y a un véritable souci juridique parce que le titulaire du poste est décédé depuis près d’un an. Donc le président de la République, selon la Constitution, doit nommer un nouveau président, ce qui n’est pas fait."

Trop de postes

Geoffroy Kouao estime enfin que l’Etat ivoirien a multiplié les institutions qui ne sont pas toutes indispensables à son fonctionnement :

"Nous avons en Côte d’Ivoire une inflation institutionnelle. Quand on prend par exemple l’exécutif, il est tricéphale dans la forme. Le président, le vice-président et le Premier ministre. C’est surabondant."

A (re)lire également : L'opposition ivoirienne divisée

Il est probable que les nouvelles nominations à la tête de ces institutions se feront après le scrutin législatif du 6 mars prochain. D’ici-là, les Ivoiriens continuent d’assister, toujours étonnés, au vide à la tête de l’Etat.