Wen Jiabao en Allemagne
27 juin 2011Pour Guido Westerwelle, le ministre allemand des Affaires étrangères, c'est clair : le changement vient aussi par le commerce. Et le commerce est florissant entre l'Allemagne et la Chine, avec un total de plus de 130 milliards d'euros l'an passé, en hausse de 38% par rapport à l'année précédente. La Chine est devenue le troisième partenaire économique de l'Allemagne.
Des valeurs et des intérêts
Selon Guido Westerwelle, la politique étrangère allemande prend en compte à la fois les valeurs et les intérêts. Côté intérêts : il s'agit du premier round de consultations inter-gouvernementales entre Pékin et Berlin. Une nouvelle forme des relations germano-chinoises, beaucoup plus poussée, avec une délégation chinoise de 13 ministres qui accompagnent Wen Jiabao. Pour Eberhard Sandschneider, de la DGAP, l'Institut allemand de politique étrangère, ce type de rencontre est le fruit d'un long travail de rapprochement entre l'Allemagne et la Chine :
"Tout d'abord, ce premier round de consultations montre à quel point les deux pays comptent l'un pour l'autre. Et ce genre de rencontre au plus haut niveau, à côté nombreuses autres consultations entre Pékin et Berlin, est particulièrement importante dans des moments difficiles politiquement. La coopération institutionnalisée est un instrument capital pour surmonter les problèmes."
Les droits de l'Homme en question
Après la libération sous caution mercredi dernier de l'artiste dissident Ai Weiwei, la chancelière allemande Angela Merkel avait tout de suite réclamé que les accusations à son encontre soient élucidées, de façon transparente. L'Allemagne est particulièrement concernée parce que Ai Weiwei travaille régulièrement dans ce pays. Un autre dissident chinois, l'un des plus célèbres, Hu Jia, a été libéré dimanche, après trois ans de prison. Mais ces deux libérations ne peuvent cacher le fait que la Chine se trouve dans la pire vague de répression de la dissidence depuis la période post-Tiananmen – le massacre, il y a 20 ans, de centaines de Chinois sur la place de La Paix céleste à Pékin. Amnesty international et Reporters sans frontières ont en tous cas réclamé que les droits de l'Homme en Chine soient un sujet central dans les discussions entre les deux gouvernements.
Auteurs : Carine Debrabandère, dpa, Haiye Cao (Interview)
Edition : Marie-Ange Pioerron