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Voiture et mobilitéAllemagne

Un ticket à 49€ par mois pour les transports en commun allemands // L'Afrique à l'honneur au festival Kyotographie au Japon

Hugo Flotat-Talon | Vu d'Allemagne
3 mai 2023

Les plus optimistes parlent d'une "révolution ferroviaire". Un ticket de transports en commun à 49€ par mois entre en vigueur en Allemagne cette semaine. Vu d'Allemagne fait le point. En seconde partie de ce podcast le grand reportage nous emmène au festival de photographie Kyotographie, où les organisateurs font la part belle à l'Afrique.

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Après le succès du "ticket à 9€" entre juin et août 2022, le "ticket à 49€" est en vigueur depuis ce 1er mai 2023 en Allemagne. Il s'agit d'un abonnement pour les transports en commun, ouvert à tous, qui permet de voyager dans tout le pays pour ce prix fixe de 49€ par mois. Les utilisateurs peuvent utiliser bus, trams, métros ou encore tous les trains régionaux. Seuls les trains à grande vitesse, les ICE, sont exclus. 

Bientôt seize millions d'abonnés ?

"C'est le plus importante réforme des transports de l’histoire", a dit le ministre des Transports Volker Wissing. Après le 52 millions de "tickets à 9€" vendus l'an dernier, l'Etat central allemand et les Bundesländer, les régions, ont -longuement- négocié pour trouver un successeur à ce ticket. Cet abonnement à 49€ est financé à hauteur d'un milliard et demi d'euros par l'Etat central et à la même hauteur par les régions, jusqu'en 2025 pour l'instant.

Une file d'attente pour monter dans un train à Karlsruhe en Allemagne à l'été 2022
Comme ici à Karlsruhe, le succès du ticket à 9€ avait provoqué un engorgement de nombreux trains régionauxImage : Micha Korb/picture alliance

Les 11 millions de personnes qui avaient d'autres abonnements, souvent plus chers, devraient désormais basculer sur celui-ci, pour payer moins cher. Six millions d'abonnements supplémentaires, nouveaux, sont aussi attendus, ce qui porterait le total d'utilisateurs de ce ticket à 16 millions, sur une population totale en Allemagne de 84 millions de personnes. 

Si elle n'utilise pas le mot "révolution" comme le ministre fédéral des Transports, Dorothee Saar, qui dirige le département circulation et qualité de l'air à la Deutsche Umwelthilfe, parle d'une bonne mesure. "C'est dans tous les cas une bonne chose, parce qu’on avait, jusqu'à présent, un système de prix assez opaque, compliqué, avec des zones différentes, des prix différents", dit-elle au micro de Vu d'Allemagne. "Désormais, de pouvoir prendre chaque bus, chaque train régional, sans avoir à se faire du souci si on a le bon ticket ou pas, c’est une bonne chose. Il faudra en revanche en faire davantage pour les gens avec les salaires les plus bas. 49€, ça reste beaucoup d’argent pour les gens les moins aisés."

Différences régionales 

En Allemagne, beaucoup regrettent aussi le millefeuille des règles autour du ticket. S'il coûte 49€ partout, il est proposé, en fonction des régions, parfois moins cher pour les jeunes, mais pas partout. Il est parfois possible aussi d'emmener un vélo, parfois pas. 

Certains élus, qui étaient réticents à la mise en place du ticket, mettent aussi en doute le fait que celui-ci puisse aider à réduire le nombre de voitures sur les routes. Ils mettent en avant le fait que le nombre de véhicules sur les routes n'avaient pas baissé l'an dernier avec le ticket à 9€.

Mais Dorothee Saar estime que le situation est désormais différente. "Le ticket à 9 euros à été en vigueur pendant trois mois, pendant les vacances, et cela a eu pour conséquence que de nombreux bus et trains ont été très fortement fréquentés par des gens qui voulaient faire une excursion, ce qui n'est peut-être pas l'environnement le plus attractif que l'on puisse imaginer pour les personnes qui doivent prendre un train ou un bus tous les jours pour aller au travail"

Investissements encore nécessaires

L'experte en mobilités veut croire que les habitudes puissent changer, même au pays de l'automobile. "Sortir de la voiture, je pense que cela prendra un peu de temps et cela dépendra aussi de la manière dont l'offre est structurée, et bien sûr également de l'évolution future des prix du carburant. Si les automobilistes voient que le trajet en voiture devient de plus en plus cher et que d'un autre côté il y a un billet de transports en commun bon marché, c'est un argument de plus"

Un train régional sur des voies
Fautes d'investissements au début du siècle, le réseau ferroviaire allemand est en très mauvais état, avec des trains souvent en pannes, annulés, en retard, ou dysfonctionnelsImage : Daniel Bockwoldt/dpa/picture alliance

Mais ce seul ticket à 49€ ne suffira pas à changer complètement les habitudes, les experts sont unanimes. L'Allemagne doit aller plus loin pour réduire son nombre de voitures et ses émissions de gaz à effet de serre drastiquement dans le domaine des transports. "Il faut investir, en ville, comme à la campagne", insiste Dorothee Saar. Elle cite les villages où le seul transport en commun disponible est le bus scolaire qui passe deux fois par jour. "Il faut développer des offres sur les petits territoires, augmenter l'offre aussi en milieu urbain, non seulement en termes de nombre, c'est-à-dire en densifiant les cadences ou en augmentant le nombre de bus, mais aussi en rendant la circulation automobile moins attractive en ville".

Le réseau de transport en Allemagne est en mauvais état, vieillissant. Cela se ressent au quotidien avec des trains souvent en panne ou en retard. Sur les longues distances l'an dernier, plus de 60% des trains ne sont pas arrivés à l'heure prévue. On estime les investissements nécessaires à près de 9 milliards d'euros par an pour les dix prochaines années. Le ministre des Transports n'a pas exclu une hausse du prix du billet à 49€ à l'avenir, pour rendre la formule plus viable économiquement.

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Part belle à l'Afrique au festival japonais Kyotographie

Le chanteur malien Salif Keïta, sur la petite scène à gauche, avec une scène à droite, le 16 avril 2023, dans le jardin du temple bouddhiste zen de Komyo-in à Kyoto.
Salif Keïta s'est produit sur dans le jardin d'un temple bouddhiste à Kyoto dans le cadre du festivalImage : DW

Le grand reportage de cette émission nous emmène au Japon. Notre correspondante Aimie Eliot est au festival international de photographie Kyotographie. Un festival qui se tient depuis 11 ans à Kyoto, l’ancienne capitale impériale du Japon ! C'est l'un des festivals internationaux du genre les plus importants au monde. 

Depuis le 15 avril et jusqu'au 15 mai, des expositions sont organisées dans les musées, temple ou dans les rues. Et on peut notamment voir de nombreuses images venues d'Afrique, le festival fait la part belle au continent. Reportage avec notamment la photographe ivoirienne Joana Choumali, ou encore les virtuoses maliens Salif Keïta et Ballaké Sissoko. 

 

Vu d’Allemagne est un magazine radio hebdomadaire, proposé par Hugo Flotat-Talon et Anne Le Touzé, diffusé le mercredi et le dimanche à 17h30TU, et disponible aussi en podcast. Vous retrouvez tous les numéros sur cette page, à écouter en ligne ou à télécharger en format MP3. Le podcast est également disponible sur certaines plateformes.

Portrait Hugo Flotat-Talon
Hugo Flotat-Talon Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleHugo_FT_
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Politique, économie, histoire... Vu d'Allemagne est un podcast hebdomadaire sur l'Allemagne, avec un grand reportage international en seconde partie d'émission.