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Violences à N’Djamena entre opposants et forces de l'ordre

Blaise Dariustone
9 septembre 2022

Au Tchad, de nouveaux heurts ont éclaté entre des opposants et les forces de l’ordre suite à la convocation de Succès Masra par la justice tchadienne.

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Mahamat Idriss Deby accompagnés de militaires
Le dialogue national piétine, boycotté par l'opposition et des groupes rebelles Image : Aurelie Bazzara-Kibangula/AFP/Getty Images

Au Tchad, l’opposant et leader du parti Les Transformateurs Succès Masra voulait se rendre ce vendredi (09.09) à une convocation de la justice, en compagnie de plusieurs milliers de ses partisans. 

Il a finalement été contraint de faire demi-tour sous les tirs de grenades lacrymogènes des forces de l’ordre.   

Il était sept heures, heure locale, lorsque Succès Masra décide de prendre la route en direction du Tribunal de grande instance de N’Djamena à la tête d’un cortège de milliers de ses militants.  

Mais très vite, la police est intervenue et a commencé à gazer le cortège, obligeant Succès Masra et ses partisans à regagner le siège du parti. 

Pendant plus deux heures, il était difficile respirer au siège de ce parti, ainsi que dans les concessions voisines, obligeant Succès Masra à lancer un cri d’alarme : "A l’aide, ici Succès Masra, je suis retranché au siège. Ils vont tous nous tuer. Faites passer ce message au secrétaire général des Nations unies et aux partenaires du Tchad. J’étouffe…"

Tentative d’intimidation 

Pour son porte-parole, l’artiste rappeur Ray’s Kyme, il s’agit simplement d’une tentative d’intimidation de l’opposant : 

"C'est une volonté de vouloir s'imposer par les armes. Intimider Succès Masra, faire de telle sorte qu'il n'arrive pas à résister parce que le président du Conseil militaire de transition aurait dit, devant un parterre de , qu'il fera de son mieux pour mettre hors d'état de nuire tous ceux qui tenteront de se dresser sur son chemin afin de rester au pouvoir aussi longtemps que possible, comme l’a fait son père."

Le retour des rebelles ne fait pas l'unanimité

Ecoutez le reportage de notre correspondant à N’Djamena...

Plusieurs personnes ont été blessées lors de cette intervention des forces de l’ordre, ce que déplore le président de la Ligue tchadienne des droits de l'homme, Boukar Adoum : 

"C'est une scène de violences indescriptible. Nous ne pouvons pas continuer à dialoguer dans la répression aveugle de la population. Nous demandons aux partenaires du Tchad, les Nations unies et l'Union africaine, d'intervenir pour que le gouvernement arrête la répression."

Message ambigu 

Aucun des membres du gouvernement ou encore des autorités judiciaires contactés n’a donné suite à notre demande d'interview.  

Mais lors d’un récent discours, Succès Masra a tenu des propos controversés qui pourraient expliquer la réaction du pouvoir tchadien.  

Celui-ci a ainsi estimé que, "nous subissons encore une énième humiliation dans notre pays parce que nous n’avons pas encore décidé de prendre les armes."

Poursuivant sur ce message ambigu, Succès Masra, dans une référence à Nelson Mandela, a expliqué que celui-ci avait été contraint d’avoir recours aux armes et que son inspiration lui indiquait, que "toutes les options doivent être sur la table".