Victoire sociale démocrate à Hambourg
21 février 2011Les conservateurs de la CDU qui dirigeaient jusque là cette ville avec les Verts, n'ont engrangé que 21% des voix, un score qui ressemble à une déroute. C'est le plus mauvais score de son histoire à Hambourg, notent les commentateurs. Or ce scrutin est le coup d'envoi de la "super année électorale" . Sept élections régionales doivent en effet avoir lieu en 2011, dans ce pays où une partie de la vie politique est structurée autour des Länder, les régions fédérales. A Hambourg donc, la grande capitale économique du nord, les sociaux démocrates qui avaient perdu ce bastion, ont fait un retour triomphal. Ils recueillent un peu plus de 48% des voix et peuvent même se passer de coalition. Le chef du parti social démocrate Sigmar Gabriel, a constaté non sans une certaine ironie:" On peut vraiment dire qu'il s'agit d'un résultat historique, pas seulement pour nous mais aussi pour les autres. Mais cela montre surtout ce que la Social démocratie est capable de faire quand elle s'en donne les moyens."
Le grand gagnant, l'ancien ministre du travail Olaf Scholz, et futur maire de la ville, a pour sa part estimé que c'était un résultat "très impressionant".
Une défaite de mauvaise augure
Pour la chanceliére, cette défaite n'est pas une surprise car son parti la CDU était en perte de vitesse depuis la démission du maire conservateur Ole von Beust. Mais c'est tout de même une catastrophe. Angela Merkel est d'ailleurs restée silencieuse dimanche soir, tandis que le secrétaire général Hermann Gröhe estimait lui:"La CDU a subi á Hambourg une sévère défaite et des pertes particulièrement douloureuses. C'est un coup dur pour la CDU de Hambourg."
Le message est clair: il s'agit bien d'une élection régionale dont les effets sont limités au plan national. Certes. Il n'empéche que c'est la deuxième débâcle en deux ans. En mai dernier les chrétiens -démocrates avaient perdu l'important Land de Rhénanie du Nord Westphalie. Et en mars prochain se déroulent les scrutins très attendus de Länder du sud- ouest, avec notamment le fief prospère du Bade-Würtemberg. En attendant la chancelière perd encore trois voix à la chambre Haute du parlement, le Bundesrat. Ce qui signifie que les projets de loi auront plus de mal à passer.
Les Verts eux, qui ont le vent en poupe au niveau national, sont la troisiéme force avec 11% des voix. Tandis que les Libéraux se félicitent d'être entrés au Parlement. Au total des résultats locaux, que les états-majors politiques nationaux vont regarder de près.
Auteur: Elisabeth Cadot
Edition: Marie-Ange Pieorron