Vers une médiation internationale au Mali?
27 février 2012
La visite d’un ministre des Affaires étrangères français à Bamako n’est jamais quelque chose d’anodin. Et en effet, la crise qui dure au Mali depuis des semaines s’aggrave de jour en jour. Dans le nord, les combats entre l’armée régulière et les indépendantistes touaregs du MNLA ont déjà fait plusieurs victimes civiles, les groupements d’al-Qaïda au Maghreb islamique détiennent plusieurs otages. Et les violences ont mené, d’après l’ONU, au déplacement de plus de 125 000 personnes qui ont parfois fui dans les pays voisins.
Alain Juppé a donc incité le Mali à négocier avec les rebelles du MNLA. Ces touaregs réclament la création d’un Etat autonome et ils seraient soutenus par des combattants armés arrivés l’année dernière de Libye.
Le dialogue plutôt que les armes
Pour la France, aucune victoire militaire n’est possible et l’ouverture d’un dialogue inter-malien est la seule façon de faire cesser le conflit. Afin de permettre ce dialogue « aussi inclusif que possible » pour reprendre les termes du ministre français, la France est prête à intercéder auprès du MNLA en vue d’une médiation qui serait également soutenue par l’Union africaine, la CEDEAO, l’Algérie et le Burkina Faso. Mais le ministre français a par ailleurs rappelé l’attachement de la France à l’intégrité territoriale du Mali. Difficile, donc, de savoir sur quelles bases la médiation partirait avec les séparatistes. Avec Aqmi, en revanche, le chef de la diplomatie française exclut toute négociation. Même point de vue du côté du gouvernement malien.
Ecoutez ci-dessous l'interview avec le ministre des Affaires étrangères du Mali, Soumeylou Boubèye Maïga.
Auteur: Sandrine Blanchard
Edition: Anne Le Touzé