Une trève mais jusqu'à quand?
22 novembre 2012Le calme est revenu dans la bande de Gaza mais l'opinion publique israélienne s'interroge sur l'issue de cette crise qui laisse beaucoup de questions en suspens, notamment sur la sécurité et la viabilité de cette trêve. L'explosion d'un bus hier à Tel-Aviv, qui n'a fait heureusement aucun mort, a rappelé les attentats des années 90 où les bombes explosaient régulièrement dans les autobus, prenant pour cible la population israélienne. Aujourd'hui, ce sont les roquettes des milices islamistes, plus d'une centaine lancée en une semaine, dont la moitié interceptée par des systèmes de protection selon des données fournies par l'armée israélienne. Et l'armée libanaise a désamorcé hier une roquette pointée vers le nord de l'Etat d'Israël et deux autres tirées la veille n'ont pas atteint leur cible.
Avec l'approche des élections en Israël dans deux mois, la campagne va se jouer bien entendu en grande partie sur la question de la sécurité et de savoir si l'Etat hébreu est sorti gagnant de cette confrontation avec le Hamas. Le ministre de la Défense, Ehud Barack a affirmé que oui en mettant en avant les coups portés au Hamas et au Djihad Islamique.
Pas attendre sans bouger
Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a pour sa part déclaré qu'il avait voulu donner une chance à la paix : "Lorsque j'ai discuté avec le président américain Barack Obama, nous étions d'accord sur le fait qu'il fallait donner une chance au cessez-le-feu afin de calmer la situation. Et permettre aux citoyens israéliens de retourner á une vie normale. Bien entendu, il est facile à comprendre qu'Israel ne va pas attendre sans bouger pendant que les terroristes continuent à s'armer."
Malgré tout, il n'est pas certain que cela puisse convaincre les électeurs et cela donne une situation assez paradoxale puisqu'aujourd'hui, ce sont les travaillistes et les centristes qui critiquent le Likoud sur la question de la sécurité. Le sentiment qui prévaut dans la presse israélienne c'est en fait que cette trêve est par définition provisoire et que le compte à rebours pour la prochaine confrontation a déjà débuté.