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Droits de l'HommeBosnie-Herzégovine

Une Journée internationale dédiée au génocide de Srebrenica

Marco Wolter | Avec agences
24 mai 2024

L'Assemblée générale de l'Onu a adopté une résolution en ce sens, malgré la vive opposition de la Serbie et ses alliés. Cette Journée aura lieu chaque 11 juillet.

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Le résultat du vote s'affiche sur deux écrans géants au dessus de la tribune de l'Assemblée générale
La résolution a recueilli 84 votes pour, 19 votes contre et 68 abstentionsImage : Angela Weiss/AFP/Getty Images

Le 11 juillet devient la Journée internationale de commémoration du génocide de Srebrenica de 1995, en Bosnie-Herzégovine. L'Assemblée générale de l'Onu a adopté une résolution en ce sens, préparée par l’Allemagne et le Rwanda

Le vote a recueilli 84 voix en faveur de la création de cette journée. 19 pays ont voté contre et 68 se sont abstenus. 

"La résolution cherche à encourager la réconciliation", estime l’ambassadrice allemande à l’Onu. Car les plaies sont toujours ouvertes, bientôt trente ans après le (plus grand) massacre sur le sol européen depuis la Seconde Guerre mondiale. 

Le 11 juillet 1995, quelques mois avant la fin du conflit intercommunautaire en Bosnie, sur fond d’implosion de l’ex-Yougoslavie, les forces serbes prenaient la ville de Srebrenica. Dans les jours qui vont suivre, près de 8.000 hommes et adolescents musulmans sont exécutés.  

Le cimetière et le mémorial de Srebrenica
La résolution condamne également "sans réserve toute négation de l'historicité du génocide commis à Srebrenica" et "les actes qui glorifient les personnes ayant été reconnues coupables" de ces crimes.Image : Marinko Sekulic/DW

"Préserver la vérité"

Cette tuerie est qualifiée de génocide par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie et la Cour internationale de Justice. 

"Pour nous, survivants, c'est une nouvelle preuve que nous ne sommes pas seuls dans notre mission de préserver la vérité sur le génocide de Srebrenica", réagit Almasa Salihovic, porte-parole du Memorial Center de Srebrenica.

Le mémorial et un immense cimetière se trouvent au nord de la ville, tout près de la frontière serbe. "C'est la moindre des choses que l'Onu pouvait faire pour les victimes et les survivants du génocide, parce que nous savons que ce qui s’est passé, ici, en 1995, s’est passé sous le drapeau de l'Onu”, rappelle Nedzad Avdic, un survivant. 

Une vue aérienne de la petite ville de Srebrenica
Cette résolution est "d'autant plus importante compte tenu du révisionnisme persistant (...) et des discours de haine" de certains responsables politiques dans la région, a commenté le Haut-Commissaire de l'Onu aux droits de l'HommeImage : Amel Emric/REUTERS

Les Nations unies, qui avaient déployé des Casques bleus à Srebrenica, ont en effet reconnu avoir échoué à protéger la population. 

Pourtant, selon le chef des Serbes de Bosnie, comme il l’a encore répété hier, "il n’y a pas eu de génocide".  

Et pour le président de Serbie, présent à New York, "les personnes qui voulaient stigmatiser le peuple serbe n'ont pas réussi et ne réussiront jamais"

Le président serbe Aleksandar Vucic
Le président serbe, Aleksandar Vucic a fait le déplacement à New York et dénoncé une résolution "hautement politique"Image : Angela Weiss/AFP/Getty Images

Le Mali et la RDC votent contre

Aleksandar Vucic a dénoncé un vote illégitime, soulignant que la résolution a recueilli moins de voix favorables que le total des "non" et des abstentions.

Les abstentions ont été nombreuses en Asie, en Amérique latine et en Afrique. 

Parmi les 19 pays qui ont voté contre, on retrouve, en Afrique, le Mali, la République démocratique du Congo, et l’Erythrée. Ils rejoignent les "non" venus de la Chine, la Russie, le Bélarus ou encore la Syrie et la Hongrie. 

La Hongrie illustre les divisions en Europe, où plusieurs pays se sont abstenus. 

L’Union européenne avait souligné, avant le vote, que "quiconque tente de remettre en question le génocide de Srebrenica n'a pas sa place en Europe".

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais