-
8 juillet 2010Ils ont parcouru des centaines de kilomètres, depuis leur village de Mitzpe Hila, près de la frontière libanaise. Les parents de Gilad Shalit en ont assez d'attendre. Leur fils a été enlevé le 25 juin 2006, alors qu'il n'avait que 19 ans. Il effectuait son service militaire dans le sud d'Israel et ce jour-là, ses ravisseurs avaient réussi à sortir de la bande de Gaza par un tunnel et l'avaient capturé en territoire israélien. C'était il y a plus de quatre ans.
La solution, pour le faire libérer, pourrait être de l'échanger contre des prisonniers palestiniens. Cela s'est déjà vu par le passé. En 2004, Israël a ainsi libéré plus de 400 prisonniers palestiniens, en échange des corps de trois de ses soldats capturés par le Hezbollah, au Sud-Liban.
La marche lancée par la famille Shalit a rencontré un énorme succès. Les organisateurs estiment que 120.000 personnes ont participé à un moment ou un autre du parcours. Le cortège a grossi petit-à-petit en douze jours de marche et constitue désormais une foule impressionnante.
Pour ce qui est de l'opinion publique, un sondage récent révelait que près de trois quarts des Israéliens seraient favorables à un échange de « centaines de terroristes » contre le soldat Shalit.
Un millier de prisonniers
Résultat, la pression est montée sur le gouvernement de Benyamin Nétanyahou. Cinq jours après le début de la marche, le Premier ministre s'est exprimé. Il a expliqué que « l´État d'Israël est décidé à payer un prix élevé pour la libération de Gilad Shalit, mais nous ne pouvons pas dire que ce sera à n'importe quel prix. »
Nétanyahou a précisé qu'Israël avait déjà accepté, fin 2009, d'échanger 1.000 prisonniers palestiniens contre Gilad Shalit. Mais que les négociations avaient échoué au moment de définir la liste exacte de ces prisonniers. 7.000 Palestiniens environ sont retenus dans les prisons du pays.
Bien sûr, un tel échange est loin de faire l'unanimité. Beaucoup doutent de la volonté réelle du Hamas de négocier et craignent les conséquences futures de ces libérations.
La famille Shalit a fait savoir qu'elle pourrait rester à Jérusalem, devant la résidence de Benyamin Nétanyahou, jusqu'à ce qu'elle obtienne de « bonnes nouvelles ».
Auteur : Sébastien Martineau
Édition : Anne Le Touzé