Une chancelière pour le renouveau de l'Allemagne
23 novembre 2005Il y a trente ans les nations unies instauraient l’année de la femme. Aujourd’hui, ça commence en Allemagne. L’égalité des sexes est au centre des discussions pour la Süddeutsche Zeitung. Selon laquelle l’élection d’Angela Merkel est certes moins une question de droit que de pouvoir. Mais l’assise de ce pouvoir et sa future mise en œuvre, donneront à la notion égalitaire plus de force que quelques nouveaux paragraphes ne le pourront jamais. Il existe des symboles qui possèdent une puissance juridique, poursuit le journal. Et de conclure que le fait d’avoir élu une femme au poste de chancelier en est un.
Une société moderne et un pays réunifié portent une femme de l’est au sommet, constate le quotidien Die Welt. Et le respect est unanime devant une telle carrière. Que le nouveau cabinet à une exception près, ait prêté serment en implorant la grâce divine, constitue pour le journal un signe supplémentaire de cette nouvelle cohésion. Néanmoins ce gouvernement sait qu’il est au commencement et qu’il est bien trop tôt pour proclamer, comme la présidente de l’Union devant le parlement : C’est fait.
Car se sera fait, si la chancelière parvient à rallier les sociaux-démocrates pour une série de véritables réformes en vue de relancer l’Allemagne. Alors, cette coalition pourrait vraiment devenir grande, avance la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Angela Merkel dispose c’est vrai, des majorités nécessaires au sein du Parlement et du conseil fédéral pour réformer à tout va. Cependant, remarque le quotidien, la grande faiblesse de la chancelière est aussi sa dépendance vis-à-vis de la ligne que suivra le SPD. Et le partenaire de coalition lui a déjà fait sentir, lors du vote qu’il n’est pas enclin à la suivre corps et âme.
La Tageszeitung de Berlin, enfin, note elle en revanche la perte d’influence des députés. Beaucoup parmi eux ont ressenti la pression exercée par Gerhard Schröder comme une humiliation. Angela Merkel elle n’en aura pas besoin, moins par principe démocratique cependant, qu’en raison de sa majorité. Il est possible que la grande coalition tienne durant une grande partie de la législature, mais si elle se disloque, ce ne sera pas le fait d’une résistance parlementaire, affirme le quotidien. Car une décision débattue avec force au point d’ébranler la majorité, ne pourrait de toute façon que très difficilement résister aux protestations qui ne sauraient attendre, et de l’opinion publique et des médias.