Trente ans après, l'Argentine s'accroche aux Malouines
2 avril 2012La victoire britannique, en juin 1982, avait provoqué la chute de la junte militaire au pouvoir en Argentine. Mais il n'y a jamais eu de traité réglant la question. En 1989, les deux parties en présence, l'Argentine et le Royaume-Uni, ont bien déclaré officiellement la fin de la guerre, mais l'Argentine n'a jamais renoncé à ses prétentions sur ces îles qu'elle appelle "Malvinas", Malouines en français.
Fin 2011, la présidente argentine Cristina Kirchner a appelé à l'aide les pays du Mercosur comme le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay pour interdire l'entrée dans leurs ports des navires battant pavillon des Falkland. Ce qui a été fait. Sauf que les navires des Falkland se contentent de hisser le pavillon britannique et du coup n'ont pas de problème. En réalité, il s'agit plutôt d'une démonstration politique. L'Argentine veut augmenter la pression sur les Britanniques et cela d'autant plus que la perspective d'une exploitation des réserves considérables de pétrole au large de l'archipel se précise. Avec l'envolée des prix du pétrole, l'exploitation devient en effet rentable et les forages ont repris depuis 2010.
Présence militaire
Mi-février, l'Argentine a déposé une plainte devant l'ONU contre une "militarisation" de la zone par Londres, qui veut en effet y envoyer prochainement un destroyer. Alors aujourd'hui, aussi bien à Londres qu'en Argentine cet anniversaire va être célèbré discrètement, mais symboliquement : Cristina Kirchner va prononcer un discours à Ushuaïa, en Terre de feu, une province rattachée aux Malouines pour l'Argentine. De son côté, le Premier ministre britannique David Cameron a souligné que le Royaume-Uni restait ferme sur ses positions et défendrait le droit des habitants des Falkland. Mais le 14 juin, date anniversaire de la reddition de l'Argentine, un défilé aura lieu dans la capitale Port-Stanley.
Auteur : Elisabeth Cadot (avec DW Brasilien, AFP)
Édition : Marie-Ange Pioerron