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Mahamat Idriss Déby, l'ex-chef de la junte, a prêté serment

Blaise Dariustone
23 mai 2024

La prestation de serment met fin à plus de trois ans de transition et le nouveau président, le premier de la 5e République du Tchad, fait face à plusieurs défis.

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Mahamat Idriss Déby prestant serment
L'élection à la présidentielle du 6 mai de Mahamat Déby, avec officiellement 61% des suffrages, met fin à une période de transition. Il avait été proclamé, le 20 avril 2021, à la tête de l'Etat par une junte militaire à la mort de son père Idriss Déby Itno.Image : Israel Matene/REUTERS

Mahamat Idriss Déby Itno, désormais revêtu du costume de chef d’Etat élu, est attendu par les Tchadiens sur de nombreux sujets urgents.

Et les défis sont nombreux : la réconciliation nationale, la remise à niveau de l’éducation, la lutte contre l’inflation et le développement du pays, toujours largement pauvre en dépit de ses ressources pétrolières. 

La priorité, a-t-il déclaré dans son discours d’investiture, ce jeudi (23.05.2024), sera accordée aux questions liées au développement socio-économique :

"70% des dépenses publiques seront consacrées à l'amélioration de l'accès à l'éducation, à l'eau, à la santé, à l'énergie et à la souveraineté alimentaire. Les deux piliers pour notre économie : l'agriculture et l'élevage sont mis en exergue dans mon programme politique. Nous avons besoin d'un réseau routier encore plus dense".

Des sacrifices à faire

Les défis nécessitent des sacrifices, selon Max Kemkoye, président du parti Union des démocrates pour le développement et le progrès, l’UDP, un parti opposé à la transition militaire qui vient de s’achever.

Le président Mahamat Idriss Déby
L'élection du général Mahamat Déby, a été jugée peu "crédible" par des ONG internationales.Image : Israel Matene/REUTERS

"Pour relever de tels défis, cela nécessite des moyens de base, dont la réelle et effective volonté politique. Puis il faut aussi une gouvernance de qualité avec des compétences avérées et éthiques surtout. A cela s'ajoutent les moyens financiers et l'accompagnement technique. Enfin, il faut une équipe forte au service d'une nation et d'un pays", a-t-il expliqué. 

Outre les questions liées au développement, Mahamat Idriss Déby Itno devra s’investir pour réconcilier les Tchadiens, très divisés au sortir de cette transition.

Poursuivre le dialogue

"Il faut encourager et poursuivre le dialogue pour favoriser véritablement la réconciliation et la consolidation de l'unité nationale. La veille des élections nous a laissé transparaître de vives tensions et des divergences qu'on ne peut passer sous silence. Il faut favoriser la participation de tous les groupes ethniques dans le processus politique et administratif. Ecarter tous les opposants est une posture dangereuse dans une nation en construction et post-transition", a estimé Jean-Bosco Manga, juriste-écrivain et activiste des droits humains.

Pour certains observateurs, l’une des premières difficultés pour la réalisation de ces différents chantiers reste les moyens financiers. En dépit de ressources naturelles considérables, le Tchad demeure l’un des pays les plus pauvres du monde et dépend largement de l’aide internationale.