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Sénégal : la Tabaski, la grande réunion des familles

Mamadou Lamine Ba
12 août 2019

La majorité des musulmans sénégalais célèbre la Tabaski ce lundi (12.08). Pour l’occasion, la capitale s’est vidée, nombreux étant les habitants de la capitale partis fêter en famille dans le Sénégal profond.

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Senegal Dakar - Opferfest
Image : DWS. Blanchard

Dakar est calme. Dakar est spacieuse. Pour cause, la capitale sénégalaise s’est vidée de la majorité de ses habitants musulmans. Par la route, par l’air et par la mer, ils sont allés passer la fête de l’Aid Al Kebir à l’intérieur du pays.

Un déplacement qui nécessite parfois des moyens colossaux. Mais pour certains fidèles, ça vaut le coût.

Retrouvailles familiales en perspective 

Amadou Diarrou Ba, est revenu de la sous-région : "j’ai quitté la Côte d’Ivoire pour venir fêter au Sénégal. J’ai dépensé environ 200.000 francs CFA pour les frais de transport. C’est le plaisir de retrouver la famille qui est important."

Comme Diarrou Ba, Ibrahima Diallo, étudiant à l’Université Cheikh Anta Diop, est content de retrouver les siens au village : "c’est toujours un plaisir de quitter Dakar et de venir au village retrouver les parents, les amis, passer la grande fête ensemble. C’est surtout ce qui nous motive".

Des déplacements couteux mais pas nécessaires

De l’avis des religieux, ces déplacements massifs ne se justifient pas. Bourama Camara, est enseignant en droit islamique : "ces déplacements ne sont pas obligatoires. C’est juste que certains sont éloignés de leurs familles pendant des mois ou des années. Ils profitent alors de cette occasion pour retourner et prier en famille. Parce que ça n’arrive qu’une seule fois dans les douze mois", explique l'enseignant.

Mais pour d’autres, ce voyage est une exigence sociale. Mamadou Yacine Barry travaille loin de son village natal. Il est venu passer la fête en famille : "Kounané et Bakidioton, ça fait 165 kilomètres. Donc je suis venu célébrer en famille. C'est une tradition qui a été réitérée aujourd’hui. Je crois que c’est une nécessité, c’est un devoir personnel et collectif de communier ensemble si on a les moyens."

Etudiants, fonctionnaires, ouvriers et autres travailleurs ont déserté Dakar. Certains vont séjourner une semaine dans leur village ou ville natal. En attendant, Dakar est sans embouteillages. Dakar est sans ses coups de klaxons ininterrompus. Une ville agréable à vivre, pour quelques jours encore.