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Surveillance élevée pour une épidémie d'Ebola à haut risque

18 mai 2018

L'épidémie d'Ebola qui s'est déclarée en République démocratique du Congo risque de se répandre très rapidement. Face à ce constat, les autorités du pays ont mis en place un plan de riposte selon le ministre de la Santé.

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Kongo Ebola Behandlungszentrum in Bikoro
Image : picture-alliance/AP Photos/UNICEF/Mark Naftalin

Dr. Oly Ilunga : “ A tous les points d‘entrée et de sortie de Mbandaka, on est en train de déployer toute la surveillance sanitaire ”

En mi-journée ce vendredi (18.05.), l'Organisation mondiale de la santé a présenté un bilan faisant état de 25 cas de décès dus à l'épidémie d'Ebola. Au total, 45 cas ont été enregistrés dont 14 confirmés, selon ce bilan de l'OMS. Le dernier bilan publié jeudi (17.05.) faisait état de seulement trois cas confirmés, sur un total de 44 cas.

 

Kongo Ebola Impfstoff in Kinshasa
Image : Reuters/K. Katombe

C'est désormais une épidémie classée "à haut risque", ce qui implique que des mesures appropriées soient prises, explique le ministre de la Santé de la Républqiue démocratique du Congo dans une interview à la Deutsche Welle.

D'après Oly Ilunga, la RDC a mis en place une mesure de surveillance des points d'entrée et de sortie de la ville de Mbandaka où un cas d'Ebola a été enregistré jeudi, pour la première en milieu urbain. Le ministre de la santé a aussi déclaré que les contacts des personnes suspectes seraient tous soumis à la vaccination.

Interrogé sur les conséquences éventuelles de cette épidémie sur le calendrier électoral en RDC, Dr Ilunga a répondu que la priorité était pour l'instant à la gestion de l'épidémie.

 

Pour écouter l'interview, cliquez sur l'image principale de l'article !

 

Voici aussi la transcription de l'interview:

Oly Ilunga : Pour nous, cette épidémie est une épidémie à haut risque pour plusieurs raisons. Un, il y avait dès le depart des professionnels de la santé infectés et pour nous, ça représentait un risque majeur. En deux, il y avait deux zones de santé, Bikoro et Iboko qui étaient atteintes dès le départ, c’est un deuxième facteur de risque, et le troisème facteur de risque pour nous, c’est que Bikoro est à une distance de route proche de Mbandaka. Donc pour nous, dans notre plan de riposte et dans tout ce qu’on avait prévu, on avait mis Mbandaka en alerte. Donc dans tous nos dispotifs, on avait pris les dispositions pour ça.

DW : Ce n’est pas la première fois que la RDC fait face à cette maladie. Est-ce que l’expérience accumulée par le pays va lui permettre de pouvoir maîtriser la situation ?

Oly Ilunga : Absolument ! Je pense que l’expérience acquise dans les antérieures nous permet effectivement d’anticiper. Et lorsqu’une crise pareille apparaît, il y a plusieurs indicateurs que nous avons et qui nous permettent de savoir si c’est une épidémie qui va uniquement rester en zone rurale ou si elle a un potentiel d’extension en zone urbaine. Ici dès le départ, pour nous c’est une épidémie à haut risque parce qu’il y avait un gros potentiel d’extension en zone urbaine et donc, pour cela, les principales mesures c’est effectivement la surveillance des contacts, le suivi des contacts donc il y a des relais comunautaires qui sont impliqués pour chaque jour, traquer et tracer les contacts.

Le deuxième niveau de la riposte c’est le fait qu’à tous les points d’entrée et de sortie de Mbandaka, on est en train de déployer toute la surveillance sanitaire. Et alors le troisième point, c’est que maintenant on dispose des vaccins qui sont déployés ici à Mbandaka. Donc tous les contacts des cas suspects seront vaccinés pour casser la chaîne de transmission.

DW : Justement donc, pour la première fois, l’Organisation mondiale de la santé va introduire ce vaccin. Pour vous, c’est donc une bonne chose ?

Oly Ilunga : Ce n’est pas l’OMS, c’est le gouvernement (congolais) qui a fait la demande. Dès le premier jour j’ai fait la demande pour disposer du vaccin vu les risques que je vous ai indiqués. L’OMS nous a donc permi d’obtenir ces vaccins dans un très bref délai. Donc en fait ceux qui vont coordonner la vaccination, c’est la direction du Programme élargi de vaccination et qui bien sûr, sera en collaboration avec l’OMS et MSF (Médecins sans frontières).

DW : Croyez-vous qu’avec le niveau de risque actuel, il y a lieu de craindre un report des élections prévues fin de cette année ?

Oly Ilunga : Ca je ne saurais pas le dire. Nous on n’a pas d’autres préoccupations. La priorité numéro 1 c’est de bloquer l’évolution de l’épidémie à Ebola.

Photo de Fréjus Quenum à côté d'une carte du monde
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum