Sur la corde raide
17 février 2012Christian Wulff n'avait pas encore démissionné quand les journaux allemands sont sortis des imprimeries. Die Welt commente cependant ce qui a provoqué la chute du président allemand : la demande du le parquet de Hanovre à la chambre basse du Parlement de lever l'immunité du chef de l'Etat. En Allemagne, pour mettre un président de la République en examen, la justice doit demander au Parlement de lever son immunité. Une mise en examen ne signifie pas que la personne est coupable, rappelle die Welt mais elle constitue un début de suspicion suffisament fort pour rendre Christian Wulff très nerveux. Ce début de suspicion englobe plusieurs faits remontant à l'époque où il dirigeait la région de Basse-Saxe et s'appuie sur une loi fédérale liée au trafic d'influence. Un chef d'Etat ne peut-être inculpé et éventuellement déchu de ses fonctions que s'il est en infraction avec une loi fédérale. Si Christian Wulff n'avait pas démissionné ce matin, cela aurait été la première fois, dans l'histoire de la République fédérale, qu'un président en exercice aurait couru le risque d'être mis en examen dans l'exercice de ses fonctions.
La Süddeutsche Zeitung s'intéresse pour sa part à la situation en Libye, un an après le début de la révolte qui a entrainé la chute de Mouammar Kadhafi. Situation difficile et pleine de contradictions, selon le journal qui estime cependant que des chances existent de voir le pays se stabiliser un jour. La SZ plaide par ailleurs pour une évaluation réaliste des résultats de la mission de l'Otan en Libye, d'autant plus utile à l'heure où la communauté internationale pourrait être tentée d'intervenir en Syrie.
Ce même journal se penche également sur l'annonce de la candidature du président français Nicolas Sarkozy à sa réélection. Nombreux sont les Français qui aimeraient l'envoyer au diable, y-compris dans son propre camp. Son principal concurrent, François Hollande, a beau ne pas être bien folichon sur le fond, il suscite de la sympathie. Un facteur humain qui n'est pas à sous-estimer et qui joue assurément contre le président sortant.
Pour finir, la Frankfurter Allgemeine Zeitung consacre un long commentaire à la Berlinale, dont le public raffole. Dans un monde en pleine mutation, note le journal, la sélection du 62ème Festival international du film de Berlin est une sorte de ralentisseur des évènements mondiaux et c'est ce qui le rend attractif, particulièrement cette année.