Successions controversées
26 septembre 2011Il faut chercher pour trouver un quotidien qui n'ait pas été déçu par le voyage de Benoît XVI dans son pays natal. Un voyage qui était placé sous le signe de l'œcuménisme et qui a certes fourni de belles images et de beaux gestes, mais pas de renaissance, note par exemple les Stuttgarter Nachrichten. Le souverain pontife ne veut pas libéraliser l'Eglise catholique malgré la crise dans laquelle elle est plongée. Celui qui espère des réformes va devoir encore s'armer de patience - jusqu'au prochain pape et peut-être même plus longtemps, déplore le quotidien.
Celui qui espère une Russie sans Vladimir Poutine va lui aussi devoir attendre longtemps : l'actuel Premier ministre russe a annoncé samedi son retour au Kremlin pour 2012 et pourrait y rester jusqu'en 2024. Au moins, il a le mérite d'être honnête, écrit la Süddeutsche Zeitung et cette déclaration remet les vrais relations de pouvoir en ordre. L'homme le plus puissant de la Russie a parlé d'un accord avec l'actuel président Dmitri Medvedev. Un accord de longue date, mais qui avait été caché au public. Dans d'autres pays, le fait que les décisions les plus importantes soient prises sans consulter les gens serait un scandale mais en Russie c'est une évidence.
La Frankfurter Rundschau enfonce le clou : si l'opinion publique libérale et les Occidentaux avaient jusqu'ici projeté leurs espoirs sur Dmitri Medvedev, considéré comme un contrepoids à Vladimir Poutine, c'est terminé. Le tandem n'existe plus ou, plus exactement, il n'a jamais existé. Poutine n'a jamais cessé de régner au Kremlin même s'il n'y était pas toujours visible.
Pour Die Tageszeitung, l'annonce de Poutine n'est pas une surprise et du point de vue des relations extérieures, sa probable réélection n'est pas non plus une source d'inquiétude, du moins à court terme. L'Occident le connaît bien. Sa Russie a toujours été une partenaire pragmatique, même si les relations ont parfois été difficiles. Cela dit, les choses pourraient changer, estime le journal. Entre délabrement des infrastructures, désintégration de l'État et corruption, la Russie est menacée de devenir un nouveau pays du tiers monde.
Auteur : Konstanze von Kotze
Edition : Sébastien Martineau