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Sri Lanka : la folie dans les deux camps

Anne-Julie Martin / Konstanze von Kotze23 avril 2009

Au Sri Lanka, l'armée gouvernementale a lancé un assaut final contre les rebelles tamouls et un véritable désastre humanitaire se profile. Les journaux commentent également la politique économique de Berlin.

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Environ 100.000 civils sri lankais ont fui la zone de guerre après l'ouverture d'une brèche, lundi.Image : AP

Il n'y aura pas de vainqueur assure la Tageszeitung. Même si dans quelques jours, on fêtait la chute des Tigres tamouls. Il n'y a que des perdants, à savoir les Sri lankais. Des deux côtés, ils ont été abusés par des politiques avides de pouvoir et obsédés par leurs ambitions délirantes. Le président Mahinda Rajapakse a déclenché l'offensive début 2008, à l'aide d'une violente campagne de recrutement militaire. Les journalistes qui ont osé remettre en question sa façon de faire ont été menacés et agressés. Et le gouvernement reste sourd aux appels à un cessez-le-feu de la communauté internationale. Mais les chefs rebelles des LTTE ont eux aussi consciemment refusé des solutions de paix. Et lorsqu'ils ont dû passer à la défensive, ils ont forcé les civils à les suivre. Bref, c'est la folie dans les deux camps.


La véhémence avec laquelle continuent de répliquer les rebelles, pourtant dans une position sans issue, augure, selon la Süddeutsche Zeitung, de la difficulté d'une réconciliation quand les armes se tairont enfin. Les tamouls sont considérés comme des citoyens de seconde zone, sous l'oppression de la majorité cinghalaise. Le Sri Lanka est encore très loin de la paix.


Politique intérieure à présent au lendemain de la réunion de crise à Berlin, tandis que l'Allemagne est menacée par une grave récession. La Frankfurter Allgemeine Zeitung approuve la décision du gouvernement de ne pas mettre en place un troisième plan de relance. L'évolution économique à venir est trop floue. Par ailleurs les deux premiers paquets de mesures n'ont eu que peu d'effets pour l'instant. Réinvestir de l'argent public sans réelle perspective de succès reviendrait tout simplement à de la négligence.


Le gouvernement lui-même reconnaît le peu d'impact de ses deux plans de relance, note la Frankfurter Rundschau. Et malheureusement cette autocritique s'avère vraie. Il ne s'agit pas seulement de mettre toujours plus de milliards sur la table, estime le quotidien. Il s'agit aussi d'en faire bon usage. Par ailleurs, les impulsions données arrivent trop tard, puisqu'elles se répartissent en petites mesures jusque tard l'année prochaine. On comprend pourquoi le ministre des Finances préfère parler de la politique après la crise que de la politique contre la crise.