Soulagement général et mise en garde
2 mai 2011L'annonce de la disparition du top terroriste Oussama Ben Laden a évidemment pris par surprise les responsables politiques. Le ministre des Affaires étrangères allemand Guido Westerwelle a réuni d'urgence une conférence de presse pour exprimer sa satisfaction : « Cet homme a causé la mort de milliers d'innocents. L'annonce que l'on a stoppé les agissements de ce terroriste est une bonne nouvelle pour tous les hommes épris de paix et de liberté dans le monde. »
La chancelière Angela Merkel, qui a appelé à la vigilance - un attentat terroriste vient d'être justement déjoué en Allemagne - a de son côté exprimé son "soulagement" lors d'un entretien téléphonique avec Barack Obama.
Pas de triomphalisme
La tonalité est identique dans la plupart des capitales. De Paris à Londres en passant par Israël, partout c'est le soulagement, mais aussi la volonté de maintenir la pression sur les terroristes. Le porte-parole de l'Autorité palestinienne, Ghassan Khatib, se félicite lui-aussi que l'on soit débarrassé de Ben Laden, mais il ajoute : « Ce qui compte, c'est de vaincre les discours et les méthodes violentes créés et promus par Ben Laden et d'autres à travers le monde. »
Même son de cloche du côté des Frères musulmans, qui estiment que maintenant, « le moment est venu pour Obama de retirer ses troupes d'Afghanistan ». Au parlement européen, les réactions sont plus nuancées. Le président conservateur, Jerzy Buzek, s'est félicité de la mort de Ben Laden, mais la présidente de la sous-commission des droits de l'Homme, une député écologiste finlandaise, a estimé elle « qu'il aurait été beaucoup mieux s'il avait été traduit vivant en justice ».
Quant au chef du groupe socialiste, l'Allemand Martin Schulz, il met en garde contre un "triomphalisme innapproprié". Les Taliban pakistanais, alliés à Al-Qaïda, ont d'ailleurs juré de venger Ben Laden...
Auteur : Elisabeth Cadot
Edition : Jean-Michel Bos