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Soudan: le risque d'impunité fragilise l'accord avec l'armée

5 août 2019

Le nouvel accord conclu dimanche entre les militaires et les civils prévoit la mise en place d'une autorité civile le 18 août. Mais les auteurs d'actes criminels contre les civils pourraient bénéficier de l'immunité.

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Sudan Abkommen - Ahmed Rabie und General Mohamed Hamdan Daglo
Général Hamdan Daglo (à gauche) et Ahmad Rabie (à droite)Image : AFP/A. Shazly

Le 18 août prochain, les membres du Conseil souverain seront désignés et les civils obtiendront la majorité des membres, à savoir six, parmi les onze qui constitueront le Conseil qui va gérer le pays pendant la période transitoire. 
Si ce calendrier est respecté, il s'agira d'une avancée significative dans un pays dominé depuis 30 ans par le pouvoir militaire.

Les explications de Sadick Abba, analyste politique :

"L’accord définit la gestion de la transition. Onze mois pour les militaires, le reste du temps pour la société civile. L’accord définit aussi la composition du Conseil souverain qui va gérer le pays pendant la transition."  

Selon cet accord, le Premier ministre sera désigné le 20 août et les membres du gouvernement seront connus le 28 août.  C'est une avancée sans précédent selon Amina Ahmad, une habitante de Khartoum : 

"Nous, le peuple soudanais, sommes heureux de cet accord. Mais nous le serons beaucoup plus quand ledit accord sera officiel, le 18 août, car c’est ce que les Soudanais veulent."

Sudan l Sudaneser feiern neue Verfassungserklärung für eine Zivilregierung
Les Soudanaises manifestent leur joie après l'accord conclu entre civils et militairesImage : Getty Images/AFP/E. Hamid

Depuis le début du soulèvement populaire fin 2018, plus de 250 personnes sont mortes durant la répression dont 127 lors de la dispersion meurtrière, le 3 juin dernier, devant le siège de l’armée.

Or, les leaders de  la Coalition de la société civile réclament que les auteurs des actes répressifs soient poursuivis, ce qui pourrait menacer la viabilité du dernier accord conclu selon l'avis de Sedick Abba: 

"Ce qui peut créer le malentendu avec les militaires, ce sont les violences sanglantes lors des rassemblements. Les leaders de la contestation demandent l’ouverture d’une enquête internationale. Et les militaires disent qu’il faut garantir une sorte d’impunité aux auteurs de ces actes. A mon avis cela pourrait créer des problèmes."

Rappelons que la contestation au Soudan a débuté le 19 décembre dernier, avec des manifestations contre le triplement du prix du pain qui se sont transformé en contestation du pouvoir d’Omar el-Béchir.

Celles-ci se sont poursuivies  jusqu’à réclamer aux militaires ayant pris le pouvoir de le transférer aux civils.