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Soudan : la médiation semble avoir porté ses fruits

5 juillet 2019

L’armée et l’opposition sont parvenues à un accord sur la mise en place d'un conseil de transition, premier signe de sortie de crise après plusieurs mois de tensions. Un pré-accord déjà célébré dans les rues de Khartoum.

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Sudan Treffen zwischen Vertretern des Militärrats und der Demonstranten in Khartum
Image : AFP/Getty Images/A. Shazly

La nouvelle s’est répandue au petit matin quand des milliers de Soudanais sont descendus dans la rue. À Khartoum, la capitale, et à Omdurman, ville voisine, ils ont célébré le compromis avec klaxons et cris de joie.

Zehntausende Menschen marschieren in Khartoum auf den Straßen
Image : Reuters/U. Bektas

Pendant deux jours, des représentants du Conseil militaire au pouvoir et du mouvement démocratique ont négocié sous la médiation de Mohammed El-Hassan Labat, diplomate de l'Union africaine :

"Les deux parties ont convenu de former ensemble un Conseil suprême pour une période de trois ans ou plus, et se sont également mises d'accord sur un gouvernement civil indépendant, composé de technocrates compétents et dirigé par un Premier ministre."

L’accord en question

Selon cet accord, le Conseil suprême sera composé de cinq membres de chaque camp ainsi qu'un onzième siège occupé par un civil ayant une formation militaire.

Dans la première moitié de la phase de transition, le Conseil devra être dirigé par un représentant de l'armée, puis par un civil dans la seconde moitié. Et ce sera à ce dernier de coordonner l’organisation des élections.

Selon le médiateur, les deux parties ont également convenu que les violences de ces dernières semaines fassent l'objet d'une enquête indépendante et transparente.

Il y a un mois, l'armée avait violemment dispersé des manifestants, plus de 100 personnes avaient alors été tuées.

Lors de nouvelles manifestations le week-end dernier, plusieurs personnes ont de nouveau été tuées.

Un accord aussi salué par l’armée

Le général Mohammed Hamdan Dagalo, numéro deux du conseil militaire et chef d'une milice accusée de crimes graves, a aussi approuvé l'accord conclu :

Mohammed Hamdan Dagalo
Image : picture-alliance/AP Photo

"Nous voulons faire savoir à tous les partis politiques, à tous les mouvements, aux jeunes et aux femmes qui ont contribué à révolution que cet accord, en principe, ne laisse personne de côté - et que c'est pour tous les Soudanais et leur révolution."

L'organisation derrière le mouvement de contestation a aussi qualifié l’accord de "victoire pour la révolution". Mais Fawaz Abu Siddiq, un des responsables de la contestation, reste sceptique.

"Il ne fait aucun doute que l'accord est une avancée, mais comment pouvons-nous faire la paix avec des membres du conseil militaire qui n'ont pas encore résolu le problème des milices ? Alors, j'exhorte le peuple soudanais à être toujours prêt à affronter des surprises."

C’est la joie à Khartoum mais dans la rue, certains Soudanais continuent toutefois de réclamer un gouvernement civil et sur les réseaux sociaux, beaucoup disent ne pas faire confiance aux militaires.