Soudan : la composition du Conseil souverain divise
14 mai 2019Les pourparlers ont repris ce mardi peu avant midi à Khartoum après avoir trouvé hier un accord sur la structure des trois institutions qui vont diriger la transition : le Conseil souverain, le gouvernement et l'Assemblée législative.
L'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), la coordination des mouvements politiques, des syndicats et des associations qui veulent un transfert rapide du pouvoir aux civils accroit la pression sur les militaires.
Les militaires veulent garder la main
L'ordre du jour a porté sur la question délicate de la répartition des postes entre militaires et civils au sein des trois institutions de transition.
Pour Mohamed Nagui, rédacteur en chef du "Sudan Tribune", c’est surtout le Conseil souverain qui pose problème :"tout le problème se trouve au niveau du Conseil. Mais finalement les militaires auraient accepté de donner la majorité aux civils ou du moins à partager le nombre des voix dans ce Conseil".
" ...Au départ, les militaire voulaient que le ce Conseil leur soit réservé, ce que n’ont pas accepté les civils. C’est là où il y a des problèmes. Pour le gouvernement et l’Assemblée, les militaires n’ont pas d’objection. Ils voulaient avoir la majorité au Conseil souverain pour avoir un droit de regard sur les prises de décision."
Autre sujet de discussion qui divise : la période de transition, que les civils veulent de quatre ans et les militaires de deux ans seulement.
Les négociations ternies par les violences
Toutefois, le progrès dans les négociations a été terni par les violences de la soirée qui ont fait six morts, cinq manifestants et un militaire ainsi que des centaines de blessés, selon des sources médicales et militaires. Les militaires accusent des "forces hostiles" qui cherchent à saboter les négociations.
Les deux parties doivent vite trouver un accord global et former le gouvernement si elles veulent éviter que le pays sombre dans la violence, estime Mohamed Nagui du "Sudan Tribune".
"Tout à fait. C’est ce constat qui a poussé les militaires à coopérer avec les civils. Finalement, la situation sécuritaire allait de pire en pire. Et cette détérioration risque de donner lieu à une grande instabilité dans le pays."
Les manifestants de leur côté ont mis en cause les partisans de l'ancien régime dans les attaques d’hier. La situation est désormais redevenue calme dans la capitale.
En revanche, à Omdourman, la ville voisine de Khartoum, des dizaines de manifestants ont bloqué les routes et incendié des pneus pour protester contre les violences.