Siemens : nouveaux cas de corruption
30 avril 2008Le conglomérat allemand, dont les produits vont des éoliennes aux locomotives en passant par les scanners, est confronté à des accusations de corruption et de fraudes qui ont déjà coûté leur place à de nombreux cadres. Le scandale a éclaté il y a un an et demi. Il est question de pots de vins versés par des cadres de l'entreprise afin d'obtenir des contrats juteux à l'étranger.
Siemens a d'ores et déjà reconnu l'existence de caisses noires d'un montant de 1,3 milliard d'euros et condamné à une amende en tant que personne morale par la justice allemande. Mais le groupe n'est pas au bout de ses peines. Depuis plusieurs semaines, de plus en plus de divisions et de dirigeants du groupe, actuels ou anciens, sont mis en cause. Le département médecine, l'un des fleurons du géant industriel, a vu ainsi son directeur, Erich Reinhardt, contraint à démissionner la semaine dernière. L'audit, mené par le cabinet américain Debevoise et Plimpton, a mis à jour des paiements douteux de près de 70 millions d'euros. Des paiements pratiqués entre 2001 et 2006, notamment à partir de comptes situés à Dubaï.
Les avocats ont également examiné les divisions énergie et transports. Conclusion : ils ont trouvé dans presque toutes les activités étudiées et dans de nombreux pays, des indices de violations des règles nationales et internationales anti-corruption.
L'actuelle équipe dirigeante pourrait demander des dommages et intérêts aux anciens membres du directoire. Parmi eux, Heinrich von Pierer, l'ancien patron du groupe. Il se peut aussi qu'il doive rendre des comptes à la justice. Selon la presse allemande, plusieurs documents attestent qu'il était au courant des versements frauduleux et deux témoins à charge contre l'ex-PDG ont déposé au parquet de Munich. "Ces accusations sont fausses" rétorque Heinrich von Pierer. C'est aujourd'hui que le parquet doit décider s'il ouvre une enquête contre lui.