Sauver l'euro, à quel prix?
31 août 2011Un calendrier serré et une réforme attendue par les marchés : il s'agit donc de la réforme du Fonds européen de stabilité financière (FESF), c'est à dire le renforcement des pouvoirs du fonds et l'augmentation du volume pour les plans de sauvetage. La participation du Parlement n'y est pas précisée. Et c'est le sujet d'âpres discussions dans la coalition, mais aussi dans l'opposition depuis des semaines.
Mercredi matin le gouvernement a approuvé le projet de loi qui met en application les décisions prises lors du sommet européen du 21 juillet dernier. L'après-midi, la chancelière doit encore convaincre les membres de son propre groupe parlementaire. Des députés qui redoutent que Berlin perde son droit de décision sur les plans de sauvetage pour les pays de la zone euro. Pour fixer ce droit de regard parlementaire, une loi supplémentaire est nécessaire. Mais il faut attendre la décision de la Cour fédérale de Karlsruhe qui doit statuer le 7 septembre prochain justement sur ce thème.
Et au bout de ce laborieux processus, fin septembre, le projet de loi pourra être soumis au vote des députés. L'opposition - sociaux-démocrates et Verts - a dejà fait savoir qu'elle était prête à soutenir ce plan à certaines conditions : participation renforcée du Parlement et contribution du secteur financier, sous forme d'une taxe sur les transactions. Le ministre des Finances, Wolfgang Schaüble, a rappelé que ce Fonds était un instrument efficace de prévention des crises. « Il s'agit de rendre possible l'utilisation des 440 milliards d'euros qui y ont été promis. » Et de pouvoir élargir cet instrument dans des limites très strictes. Le Fonds devrait permettre de prévenir ou d'enrayer le redoutable effet domino que la zone euro a déjà vécu. Mais c'est un pas de plus vers une gouvernance économique européenne.
Auteur : Elisabeth Cadot
Edition : Marie-Ange Pioerron