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Près d'un million de demandeurs d'asile en 2022 en Europe

Kossivi Tiassou | Avec agences
22 février 2023

Ils sont principalement des Syriens et des Afghans. A ceux-ci, s’ajoutent les Ukrainiens à qui, l'UE a décidé d'octroyer un statut de protection temporaire particulier.

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Deutschland Flüchtlingspolitik Familien-Nachzug syrische Flüchtlinge
Les demandes d'asile présentées par des mineurs non accompagnés se sont élevées à 43.000 en 2022, soit le plus grand nombre depuis 2015. Image : picture-alliance/dpa/S. Kahnert

D’après les données provisoires de l'Agence de l'Union européenne pour l'asile (AUEA) publiées ce mercredi, ces demandes, principalement déposées par des Syriens et des Afghans, sont en hausse de plus de 50% par rapport à 2021.

Un record depuis 2016, lors de la crise des réfugiés engendrée par la guerre en Syrie. Cette augmentation s’explique en partie par la levée des restrictions liées à la pandémie de Covid-19, mais aussi par les situations de conflit et d'insécurité alimentaire dans le monde, note l'agence.

Ces demandeurs d'asile s'ajoutent aux quatre millions d'Ukrainiens qui ont fui la guerre et bénéficient au sein de l’Union européenne d'un statut particulier de protection temporaire, précise l'AUEA, soulignant que la combinaison des deux a mis les systèmes d'accueil nationaux sous une pression considérable.

Et parmi les Ukrainiens qui ont un statut particulier, 28.000 ont tout de même déposé une demande d'asile. Environ 17.000 Russes ont fait de même.

Ukraine Ankunftszentrum Tegel
n 2015-2016, lors de l'afflux de réfugiés en Europe provoqué notamment par l'enlisement du conflit en Syrie, le nombre de demandeurs d'asile avait atteint 1,3 million (en 2015) et 1,2 million (en 2016).Image : Carsten Koall/dpa/picture alliance

Politique de deux poids deux mesures

Les réfugiés qui ont fui la guerre dans leur pays n'ont pas été traités comme des migrants habituels et ont bénéficié d'un accueil inédit. Et cet accueil doit "servir de modèle" pour les crises futures, a estimé la directrice générale de l'association France terre d'asile, Delphine Rouilleault.

Pour une meilleure prise en charge des demandeurs d’asile et des réfugiés, l'exécutif européen avait présenté, en septembre 2020, un Pacte sur la migration et l'asile, dont la partie la plus épineuse concerne un meilleur partage des responsabilités dans l'accueil des demandeurs d'asile entre pays de l'UE.

Mais plusieurs pays, dont l'Autriche, exigent le financement par Bruxelles de clôtures aux frontières pour lutter contre l'immigration irrégulière. A ce sujet, la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, a opposé une fin de non-recevoir en affirmant que "construire des murs et des barbelés autour de l'Union européenne" n'était "pas une bonne solution".

Pologne et Hongrie ne veulent pas entendre parler de relocalisations. Opposé à tout accueil de réfugiés, le Danemark prône l'organisation au niveau européen d'un transfert des demandeurs d'asile hors d'Europe pendant le traitement de leur dossier.

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Quelque 40% des décisions rendues en première instance en 2022 étaient positives --accordant au requérant un statut de réfugié ou de protection subsidaire, le "taux de reconnaissance" le plus élevé depuis cinq ans.Image : picture-alliance/dpa/S. Kahnert

Optimisme autour du pacte sur la migration et l'asile

La question divise l'UE depuis la crise des réfugiés en 2015-2016. Mais depuis, les discussions ont évolué. Fin janvier dernier, la commissaire Ylva Johansson a indiqué être "optimiste" quant à la possibilité d'un accord sur le nouveau système.

Un optimisme partagé hier (21.02.2023) par la députée européenne allemande Lena Düpont (PPE, droite) qui a dit sa confiance dans le Pacte sur la migration et l'asile en cours de négociation au niveau européen.

"Il doit à la fois "réduire la pression sur les communautés locales (confrontées à l'afflux de migrants, ndlr) et apporter plus de sécurité à ceux qui demandent une protection internationale au sein de l'UE", a-t-elle expliqué.

Le poids de l'extrême droite dans plusieurs pays européens complique encore les perspectives de consensus sur un meilleur partage des responsabilités au sein de l'Union dans l'accueil des demandeurs d'asile.

Mais la perspective d'aboutir à une adoption de l'ensemble du pacte avant les élections européennes de 2024, comme s'y sont engagés le Parlement et le Conseil de l'UE, semble incertaine.