1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Retour inattendu de Zelaya au Honduras

Aude Gensbittel23 septembre 2009

Manuel Zelaya s’était fait chasser du Honduras lors d’un coup d’Etat le 28 juin. Après trois mois d’exil, il a finalement regagné clandestinement le pays et s’est réfugié dans l’ambassade du Brésil.

https://p.dw.com/p/Jn95
Manuel Zelaya a regagné lundi le Honduras, où il compte bien revenir à son poste de président.Image : AP
Honduras Putsch Manuel Zelaya in der Botschaft von Brasilien in Tegucigalpa
Les partisans du président Zelaya ont été nombreux à manifester leur soutien lors de son retour.Image : AP

Au cours des dernières semaines, le conflit au Honduras était lentement tombé dans l'oubli, écrit la Frankfurter Rundschau. L'Amérique latine semblait finir par s'accommoder du coup d'Etat. Roberto Micheletti, le leader des putschistes, misait sur le temps et a refusé toute solution négociée. Une élection présidentielle est programmée pour le 29 novembre. Le retour clandestin de Manuel Zelaya apporte une nouvelle dynamique au conflit. Deux hommes réclament à présent le poste de président à Tegucigalpa et la situation risque de mal tourner, surtout dans un pays divisé et échauffé par les événements depuis le coup d'Etat.

Manuel Zelaya n'est plus président du Honduras depuis trois mois, affirme la Frankfurter Allgemeine Zeitung, et cela non pas parce que l'armée l'a chassé du pays de façon illégale. A partir du moment où il a tenté de modifier l'ordre constitutionnel du pays avec l'organisation d'un référendum, il s'est lui-même exclu de sa fonction – c'est ce qu'indique la constitution du Honduras. Mais la plupart des gouvernements occidentaux ne semblent pas se soucier beaucoup de cette constitution, s'ils soutiennent Manuel Zelaya, c'est uniquement par opportunisme.

Polizei in Honduras geht gegen Zelaya-Anhänger vor
Des affrontements ont eu lieu mardi entre la police et des manifestants pro-Zelaya. Les forces de l'ordre ont utilisé des gaz lacrymogène pour disperser la foule rassemblée devant l'ambassade du Brésil.Image : AP

Pour la Süddeutsche Zeitung, Manuel Zelaya a du courage, il faut le reconnaître. A sa troisième tentative, le président élu du Honduras a réussi à regagner secrètement le pays. Il n'a pas retrouvé le palais présidentiel, mais se trouve à l'ambassade du Brésil. C'est là un bon refuge, car dans ce conflit le Brésil peut faire preuve d'autorité, plus que les Etats-Unis. Le plan de médiation du président du Costa Rica et Prix Nobel de la Paix Oscar Arias, qui prévoit de mettre Manuel Zelaya à la tête d'un gouvernement d'union nationale, peut aussi aider à sortir de la crise.

Les deux camps ont violé la constitution, rappelle la Tageszeitung, le président Zelaya en prévoyant d'organiser un référendum et les putschistes en expulsant le chef de l'Etat au lieu de le traduire en justice. Il faut donc à présent une solution politique. Manuel Zelaya a les meilleures cartes en main, car il s'est toujours montré ouvert aux offres de médiation, alors que les putschistes, eux, ont toujours refusé tout règlement du conflit.