Responsable mais pas coupable ?
30 octobre 2009Aujourd'hui, on pourrait penser que le colonel allemand qui avait demandé ce bombardement aurait mieux fait de ne rien faire, souligne la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Seulement, qu'en aurait-il été si quelques semaines plus tard, les talibans avaient commis des attentats avec ces véhicules contre le campement allemand ou un poste de police afghan ? Les alliés de Berlin auraient alors eu beau jeu de reprocher à la Bundeswehr son manque d'engagement. Au vu de toutes les erreurs que cet officier aurait pu commettre, il est bien difficile aujourd'hui de critiquer sa réaction, même si malheureusement, les victimes de cette attaque ne sont pas que des talibans.
Le rapport secret de l'OTAN n'apporte pas de réponses claires aux questions posées, s'insurge la Frankfurter Rundschau. C'est pourquoi le nouveau Ministre de la Défense Karl Theodor zu Guttenberg et l'Inspecteur général de la Bundeswehr ne doivent pas donner l'impression que les responsables ne sont pas coupables. L'opinion publique, le colonel allemand incriminé et l'ensemble des forces armées allemandes ont le droit de connaître la vérité.
Dans ce contexte, die Welt réclame le départ du commandeur de l'ISAF. Le général américain Stanley Mc Chrystal est de ceux qui ont condamné trop tôt l'officier allemand. Son chef, Barack Obama, doit rencontrer Angela Merkel lundi prochain. Elle aura donc l'occasion de lui signaler qu'un commandeur d'une unité de l'OTAN est tenu à la loyauté vis-à-vis des alliés de l'Alliance atlantique. Mac Chrystal n'a pas été loyal, qu'il rende ses étoiles.
À côté d'une photo de l'épave de l'un des camions-citerne, la tageszeitung revient en Une sur la première apparition de Guido Westerwelle à Bruxelles dans ses nouvelles fonctions de Ministre allemand des Affaires étrangères. Arrivé au faîte du pouvoir ou presque, l'ex-chef du FDP doit pourtant opérer un changement radical de sa personne.
Ce qui fait dire à la Süddeutsche Zeitung : Guido Westerwelle doit veiller à ne pas entamer de vaine concurrence avec sa chancelière. Chaque fois qu'il voudra se positionner sur la scène internationale, elle sera là avant lui. Sa seule chance de se distinguer résidera dans les thèmes abordés. Dans l'univers feutré de la diplomatie extérieure, ce sera beaucoup plus difficile qu'à l'intérieur, où l'on peut parfois argumenter plus brutalement au sujet du système de santé ou des impôts.