Religion et liberté
1 décembre 2011La réaction de Londres - la fermeture de l'ambassade d'Iran et l'expulsion de son personnel diplomatique - est logique, souligne la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Non seulement parce que l'attaque de ses installations diplomatiques en Iran n'a pu se faire qu'avec la complicité du pouvoir en place, mais aussi et surtout parce que le respect de l'inviolabilité des personnes et des représentations diplomatiques et consulaires est imposé par le droit international.
Berlin a lui aussi rappelé son ambassadeur à Téhéran, rappelle die Welt, mais il est tout aussi important de confronter les entreprises allemandes avec les conséquences de leur engagement dans l'économie iranienne. L'Allemagne détient ici le pouvoir technique d'immobiliser l'Iran. Jusqu'à présent, Berlin a louvoyé entre les positions du trio Washington-Paris-Londres et celles du duo Chine-Russie. Désormais, l'Allemagne doit choisir clairement son camp.
Les quotidiens allemand reviennent également sur l'interdiction de prière dans un lycée public prononcée hier par un tribunal de Berlin. Ce qui fait dire à la Tageszeitung : les juges ont estimé qu'autoriser cet élève musulman à prier vers la Mecque pendant les heures d'ouverture du lycée menacerait la paix scolaire tout en soulignant le caractère individuel de ce jugement. En effet, une interdiction de prière généralisée dans les écoles serait illégale. Comme l'état allemand doit traiter toutes les religions de manière équitable, le tribunal place donc le gouvernement devant ses responsabilités en réclamant le vote préalable d'une loi ad hoc avant toute interdiction générale de prière à l'école, comme ce fut le cas pour le voile islamique.
Ce jugement par contre est approuvé par d'autres journaux, à l'instar de la Frankfurter Rundschau qui souligne : c'est justement pour préserver la paix scolaire que les élèves chrétiens, juifs, bouddhistes, hindouistes ou confucianistes n'ont pas le droit de faire leurs prières pendant les heures d'école. Toutes les religions du monde ont ainsi renoncé à prescrire à leurs adeptes en âge scolaire des horaires de prière fixes. Pourquoi ce qui est interdit aux autres serait-il alors permis aux Musulmans ? conclut le quotidien de Francfort.
Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Yann Durand