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RDC : 30 musulmans condamnés à mort pour violence

Jean-Noël Ba-Mweze
17 mai 2021

Deux communautés musulmanes se disputaient l'accès au stade des Martyrs. Des heurts avaient éclaté faisant un blessé grave dans les rangs de la police.

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Des fidèles musulmannes lors de la prière de Eid al-Fitr à Kinshasa
Des fidèles musulmannes lors de la prière de Eid al-Fitr à KinshasaImage : AFP/J. Wessels

Ces fidèles musulmans ont été reconnus coupables d'association de malfaiteurs, rébellion, coups et blessures volontaires, ainsi que tentatives de meurtre pour certains. Au total, 30 condamnations à la peine capitale ont été prononcées.

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Mais si la peine de mort est régulièrement prononcée, elle n'est plus appliquée en République démocratique du Congodepuis un moratoire décidé en 2003, comme l'explique Octave Nasena, avocat au barreau de Kinshasa/Matete.

"Cette peine de mort du point de vue textuel, elle est dans le code pénal. Du point de vue pratique, la RDC a fait voter un moratoire suspendant la peine de mort et le moratoire existe depuis une dizaine d'années. Ce qui fait que cette peine de mort sera commuée en prison à vie. Donc ces gens là ne vont pas subir la peine capitale mais ils subiront ce qu'on appelle la réclusion à perpétuité".

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DR Kongo Kinshasa | Protest & Demonstration
Image : Getty Images/AFP/A. Mpiana

Outre les condamnés à mort, un des prévenus écope de cinq ans de prison pour rébellion et cinq autres ont été acquittés.

Le tribunal s'est déclaré incompétent concernant le cas des mineurs.

Des peines lourdes...

Les 30 condamnations à la peine capitale suscitent malgré tout des plaintes chez les musulmans de Kinshasa, à l'instar de Mzee Tuaha Salumu. 

"Condamner à mort pour moi, c'est très lourd. Avant de condamner on devrait d'abord faire rentrer le dossier chez les musulmans. Et après on devrait remettre le dossier chez l'Etat. Un musulman c'est un frère d'un musulman. Quand on a condamné un musulman, moi je ne peux pas être content puisqu'un musulman c'est quelqu'un qui est soumis. L'Islam c'est la soumission à la volonté de Dieu", explique t-il.

Ce n'est pas un hasard 

La communauté islamique connaît une crise de succession depuis quelques années entre les deux factions rivales à Kinshasa. Elles se disputent la gouvernance de la communauté islamique du Congo. De leur côté, les autorités appellent désormais les leaders religieux au calme et à la responsabilité. 

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