1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

En RDC, des appels à un service militaire obligatoire

Jean Noel Ba-Mweze
4 novembre 2022

Des militants estiment que c’est la réponse à la crise dans le Nord-Kivu, où le M23 ne cesse de progresser, soutenu selon la RDC par le Rwanda et l’Ouganda.

https://p.dw.com/p/4J5ph
Un homme porte un drapeau de la RDC lors de la manifestation à Goma
Des jeunes réclament Image : Benjamin Kasembe/DW

En République démocratique du Congo, des jeunes militants ont réclamé au président Félix Tshisekedi la mise en application de l'article 63 de la Constitution qui prévoit d’instaurer une mobilisation ou un service militaire obligatoire en cas d’agression militaire.  

Cette initiative intervient en réaction à la progression du M23 dans la province du Nord-Kivu, une rébellion qui serait soutenue par le Rwanda et l’Ouganda.  

L'article 63 de la Constitution du pays stipule : "Tout Congolais a le droit et le devoir sacré de défendre le pays et son intégrité territoriale face à une menace ou à une agression extérieure. Un service militaire obligatoire peut être instauré dans les conditions fixées par la loi." 

Ecoutez le reportage à Kinshasa...

"Nettoyer l’armée" 

C'est justement ce deuxième alinéa sur lequel beaucoup de jeunes Congolais insistent, selon le collectif Amka Kongo qui regroupe des jeunes activistes prodémocratie.   

Ceux-ci seraient prêts à rejoindre l'armée nationale mais ils appellent à l'amélioration des conditions de vie des militaires. Jacques Sinzahera, membre du collectif, assure que "les jeunes sont prêts à défendre leur patrie et mettre fin à cette agression rwandaise et ougandaise. Nous demandons encore au président de la République de nettoyer notre armée. Aujourd'hui, les jeunes sont prêts à intégrer une armée momentanée selon l'article 63. Mais l'armée est infiltrée et nos militaires sont mal payés."  

Pour la fondation Konrad Adenauer qui travaille beaucoup avec les jeunes dans l’est de la RDC, il faut toutefois éviter la violence et les discours de haine, comme l'explique Jakob Kerstan. D’après le directeur de cette fondation en RDC, "les jeunes sont une force et ont un grand rôle à jouer dans la recherche et la consolidation de la paix. Ces jeunes doivent, dans leur mobilisation, rester pacifiques et ne pas recourir à la violence et aux discours haineux, comme l'a bien fait remarquer le président de la République. Nous encourageons donc les jeunes à participer à la gestion de la chose publique à tous les niveaux."  

Un manifestant salue un soldat lors d'une manifestation à Goma
Le 31 octobre, des manifestants sont descendus dans les rues de Goma, pour dénoncer le rôle du RwandaImage : Aubin Mukoni/AFP

Le message du président 

De son côté, la société civile qualifie de rassurant le message du président Félix Tshisekedi adressé au pays ce jeudi (03.11).  

Omar Kavota membre de la société civile du Nord-Kivu, estime que "c’est un message de mise en confiance d'une population désespérée qui se croyait oubliée par les institutions lorsqu'elle fait face à une agression. C'est un message qui valait la peine d'être entendu parce que, pour la société civile, il fallait une communication de l'autorité pour rassurer les uns et les autres."  

L'Ouganda, pourtant alliée de la RDC dans la lutte contre les ADF dans la région de Beni, est également accusée de soutenir le M23 qui, depuis plus de quatre mois, contrôle la cité stratégique de Bunagana, et a conquis ces derniers temps d’autres zones, notamment la ville de Rutshuru